L’UE attaque en justice AstraZeneca


Droit


30 avril 2021

Pour Bruxelles les termes du contrat n’ont pas été respectés pour les quantités livrées

Il fallait s’y attendre : l’Union européenne a peu goûté que le laboratoire AstraZeneca n’ait pas fourni en temps et heures les vaccins promis contre la Covid. Elle a même suspecté une mauvaise volonté du fabriquant qui s’était retranché derrière des problèmes techniques et de livraison. Des arguments peu convaincants pour Bruxelles. La Commission a donc annoncé avoir lancé une action en justice contre le laboratoire qui s’était engagé un peu à la légère alors qu’il ne disposait pas d’un plan fiable pour garantir les livraisons en temps et heures.

Rien à voir donc avec les thromboses et autres difficultés liées à l’AstraZeneca dont l’image sort ternie de quelques semaines de crise. A tel point qu’en France de nombreuses personnes refusent ce produit lui préférant ses concurrents tandis que des pays ont mis en pause ou arrêté sa diffusion.
« Les termes du contrat n’ont pas été respectés » affirme Bruxelles. « L’action en justice a été lancée « au nom de la Commission comme au nom des vingt-sept Etats membres, unanimes dans leur soutien à cette procédure  », a déclaré un porte-parole sans préciser quelle juridiction est saisie pour ce litige.
De son côté, le laboratoire se défend et considère que cette procédure « sans fondement  ». Il affirme avoir respecté le contrat passé avec Bruxelles. Il lui faudra cependant justifier pourquoi seulement 30 millions de doses ont été fournies à l’UE au premier trimestre alors que le contrat en prévoyait quatre fois plus. Et ses performances du deuxième trimestre ne vont pas redorer son image puisqu’il ne compte en fournir que 70 millions sur les 180 commandés.
Les citoyens britanniques n’ont pas manqué d’AstraZeneca pour leur campagne de vaccination qui a démarré sur les chapeaux de roue, à la satisfaction de Boris Johnson, tandis que les opérations patinaient sur le vieux continent, en France et en Allemagne particulièrement. A Bruxelles, des voix ont dénoncé un « favoritisme » déplacé, voire une préférence du fabricant pour des marchés plus lucratifs.
Le contrat passé avec AstraZeneca prévoit que tout différend sera jugé à Bruxelles.


Jean-Michel Chevalier