Occasion : chez BBS Cannes, les belles Allemandes viennent de France


Economie


13 mai 2021

Acteur d’un marché de l’occasion qui se porte bien, Yannick Mereau ne vend que des véhicules premium. Son créneau : des modèles récents et une traçabilité 100% française.

L’avenue du Campon, c’est le site emblématique de l’automobile dans le bassin cannois. Comme sur son pendant niçois, l’avenue Simone Veil, les concessions se succèdent tout au long de cette bretelle qui relie l’A8 à la cité des festivals. Nombre de constructeurs y ont leur adresse. Et parmi eux, quelques marques qui déroulent volontiers le tapis rouge à leurs clients, généralement habitués aux produits et aux services premium.

Ancien de chez BMW, Yannick Mereau a logiquement choisi ce quartier pour installer BBS Cannes, son affaire dédiée aux véhicules d’occasion.

Rompu aux exigences du haut de gamme, il a décidé de réunir sur son parc des voitures qui font souvent rêver. "Il s’agit plutôt de belles Allemandes, des Mercedes, des Audi, des BMW, des Mini... Des Porsche aussi de temps en temps", explique ce Niçois de 40 ans, qui a vu dans la création de son enseigne, en 2014, l’opportunité de parfaire son expérience. "J’ai débuté en tant que vendeur, puis je suis devenu chef de groupe et enfin chef des ventes. être chef d’entreprise, c’est un cursus logique pour appréhender toutes les facettes du métier dans l’optique, par exemple, de diriger un jour une concession".
Une grande part de ses offres - une dizaine de modèles exposés en permanence - proviennent de ce type d’établissement. "J’entretiens d’excellentes relations avec les concessionnaires des environs, ce qui me permet de leur adresser des clients en quête d’une voiture neuve et d’acheter auprès d’eux quelques-unes de leurs plus belles reprises". BBS Cannes s’est ainsi spécialisé dans les véhicules récents. "Ils ont tous en commun un faible kilométrage, une garantie constructeur et, surtout, une origine française. Je ne propose pas d’autos importées".

Achat plaisir

Quand on parle de segment premium, la notion de plaisir, ça compte. DR J.P

Selon Yannick Mereau, cette traçabilité est un gage de quiétude. Pour lui comme pour le futur propriétaire. "Je veux maîtriser l’historique, car je tiens à maintenir des rapports de confiance avec mes clients. Certains font d’ailleurs appel à moi depuis de longues années". Et de poursuivre : "Je travaille seul, ce qui facilite une relation humaine exclusive. C’est très important dans le haut de gamme". Médecins, avocats, dirigeants, artisans..., ils sont nombreux à opter pour l’expertise de BBS Cannes, qui assure également des recherches de véhicules personnalisés, sur demande, et du conseil en stratégie d’achat-revente. Pour eux, "l’occasion constitue l’assurance d’un plaisir immédiat. Les voitures sont disponibles sans délai. Elles sont, comme on le dit dans notre jargon, "prêtes à partir", mécaniquement et esthétiquement".
Quand on parle de segment premium, la notion de plaisir, ça compte. "Je l’ai constaté en 2020, qui a vraiment été une année singulière à cause de la crise sanitaire. J’ai été contraint à une fermeture administrative, ce qui a provoqué un coup de frein de l’activité au deuxième trimestre. Mais au déconfinement, l’engouement s’est avéré extraordinaire. Beaucoup d’acheteurs potentiels ont voulu satisfaire leurs envies".
Dans son magasin cannois, qu’il agrandira bientôt pour créer un joli showroom, Yannick Mereau vend l’automobile tel un remède à la frustration. Et il fait de la première main une réponse à l’air du temps. "Aujourd’hui, la taxation des émissions de CO2 génère des malus écologiques qui peuvent atteindre 30 000 euros sur les motorisations les plus sportives". Choisir un véhicule ayant déjà été immatriculé, c’est s’affranchir de cette sanction financière qui vise à accélérer la transition vers l’énergie électrique. En conséquence, le marché de l’occasion se distingue par un dynamisme certain, comme en témoigne sa progression de 17,9% sur les trois premiers mois de l’année par rapport à 2020. à l’inverse de la filière du neuf, le diesel y est encore fringant. "Il est vrai que les politiques publiques actuelles favorisent mon business. Mais elles vont aussi engendrer une raréfaction de l’offre qui le caractérise. Avec le temps, les véhicules seront plus difficiles à trouver qu’à vendre".


Jean PREVE