Un Festival longtemps attendu, une sélection à la hauteur de l’attente


Culture


11 juin 2021

Retour sur la sélection de ce festival 2021 que nous attendons tous avec impatience !

Après l’annulation du Festival de Cannes en 2020 pour cause de méchant virus et le recul des dates en 2021, le Festival de Cannes quitte son mois de mai habituel pour se dérouler du 6 au 17 juillet.

Une longue attente ainsi tout est prêt pour voir les films sur les deux plus beaux écrans d’Europe ! Après avoir visionné près de 2000 films – dépassant de loin la dose habituelle -, Thierry Frémaux, délégué général du Festival, a présenté la sélection officielle d’une soixantaine de films, parmi lesquels 24 en compétition dont 7 français.

Déjà prévus l’an dernier, certains films ont attendu 2021 afin de conserver le prestige du plus grand festival mondial.

Ainsi Annette de Leos Carax qui fera l’ouverture cette année de la compétition officielle, avec Marion Cotillard et Adam Driver en parents épanouis d’une petite fille, la mystérieuse Annette (sortie en salles le même jour).
En noir et blanc, Les Olympiades de Jacques Audiard est l’adaptation d’une BD d’Adrian Tomine qui se déroule dans un immeuble du 13e arrondissement de Paris. Entre drame et comédie, Bruno Dumont raconte, dans France (Léa Seydoux), la chute d’une célèbre journaliste de la télévision française.
Avec Sophie Marceau et André Dussolier, Tout s’est bien passé de François Ozon, adaptation du livre d’Emmanuèle Bernheim narrant l’histoire de son père en demande de son aide pour mourir.
De Julia Ducournau, Titane interprété par Vincent Lindon en père qui retrouve son fils ramené par les douaniers d’un aéroport. La Fracture de Catherine Corsini se déroule dans un hôpital où échouent Marina Foïs, Valeria Bruni Tedeschi et Pio Marmaï, lors d’une nuit de manifestation qui dégénère. Avec Mia Wasikoska et Tim Roth, Bergman Island de Mia Hansen-Love se passe sur l’île de Farö, chère au grand réalisateur.

Outre ces 7 films français, d’autres cinéastes célèbres sont en compétition dont Paul Verhoeven avec Benedetta, le film-choc attendu sur la Croisette : dans la France du XVIIe, l’histoire vraie d’une nonne mystique et lesbienne, incarnée par Virginie Efira. Deux ans après Leto, Kirill Sebrennikov revient avec Les Petrov, la grippe, etc. sur un dessinateur de BD dans la Russie post-soviétique : délire alcoolisé entre rêve et réalité.
Une pléiade de vedettes interprète The French Dispach que l’Américain Wes Anderson a tourné à Angoulême, tandis qu’Alain Guiraudie lui a choisi Paris et Clermont-Ferrand dans le climat de tension des attentats terroristes de 2015, pour Viens, je t’emmène.
Après avoir obtenu la Caméra d’Or en 1989, la Hongroise Ildiko Enyedi revient enfin avec L’histoire de ma femme et avec Red Rocket, le cinéaste américain indépendant Sean Baker propose une comédie noire filmée au Texas. Déjà palmé d’or, le Thaïlandais Apichatpong Weerasethakul a tourné en Colombie Memoria, avec Tilda Swinton, en cultivatrice d’orchidées. Trei Piani est la première adaptation littéraire de Nanni Moretti faite d’après l’écrivain israélien Eshkol Nevo, sur trois familles dans le même immeuble, avec Margherita Buy et Nanni Moretti lui-même. Drive my car est tiré d’un texte de Murakami par le Japonais Ryusuke Hamaguchi. Le genou d’Ahed de l’Israélien Nadav Lapid s’annonce comme un film très personnel sur un cinéaste dans le désert. Julie (en 12 chapitres) du talentueux Norvégien Joachim Trier. Avec Haut et Fort, le Marocain Nabil Ayouch s’intéresse à un ancien rappeur passé au hip-hop. Compartiment n°6 est l’adaptation d’un roman par le Finlandais Juho Kuosmanen. Le très humaniste Tchadien Mahamat-Sahel Haroun présente Lingni et le Bruxellois Joachim Lafosse Les Intranquilles avec Leïla Bekhti et Damien Bonnard.
L’Australien Justin Kurzel revient dans Nitram sur une fusillade très meurtrière en Tasmanie, en 1996.
Retour sur la Croisette de Sean Penn avec Flag Day, l’histoire d’un faux-monnayeur qu’il interprète avec ses enfants, Dylan et Hopper. C’est aussi l’argent qui est en jeu dans Un héros de l’Iranien Asghar Farhadi, mais pour une question de dette entre un prisonnier et son créancier.

Un Certain Regard

Dans la section Un Certain Regard, 6 premiers films sur 18 venus de tout le globe, du Bangladesh à la Belgique en passant par la Bulgarie, l’Islande, Israël etc, Recentrée sur la jeune création, la sélection est très cosmopolite, avec un seul film français Bonne Mère, seconde réalisation de la jeune comédienne Hafsia Herzi.

Une nouvelle section Cannes Premières voit le jour avec quelques cinéastes peut-être marginalisés : le prolixe coréen Hong Sang-soo (In front of your face), Arnaud Desplechin pour une adaptation de Philip Roth (Tromperie), Mathieu Amalric (Serre-moi fort), Eva Husson (Mothering Sunday), la britannique Andrea Arnold (Cow), le hongrois Kornel Mundruczo (Evolution), les américains Ting Poo et Leo Scott (Val), Oliver Stone revient sur l’assassinat de Kennedy dans un monumental documentaire, tandis que Charlotte Gainsbourg en a réalisé un sur sa mère Jane Birkin, Jane par Charlotte (sa 1ère réalisation).

Hors compétition

Hors compétition des cinéastes renommés sont réunis dont Emmanuelle Bercot avec De son vivant, Tom McCarthy avec Stillwater, Todd Haynes sur le Velvet Underground et Aline de l’extravagante Valérie Lemercier qui incarne elle-même avec admiration la star de la chanson, Céline Dion.
Déjà sollicité l’an dernier Spike Lee a accepté de patienter un an pour être le Président du Jury et Jodie Foster sera l’invitée d’honneur. Quant au film de clôture, c’est encore une surprise !
Caroline BOUDET-LEFORT

Sélection officielle du 74e Festival de Cannes : compléments de sélection


Comme annoncé lors de la conférence de presse du 3 juin dernier et comme il est de tradition (9 films avaient été ajoutés en 2019), voici les films qui complètent la Sélection officielle 2021.

HORS COMPÉTITION

Where is Anne Frank ? de Ari Folman (Israël) – Film d’animation

Treize ans après Valse avec Bachir sélectionné en Compétition, le cinéaste israélien Ari Folman poursuit son travail de mémoire en animation à travers cette visite contemporaine, poétique et familiale à Anne Frank qui résonne fortement avec l’actualité. Le film commence plus de soixante-dix ans après la publication du Journal d’Anne Frank, dans le musée qui lui est dédié à Amsterdam, et fait revivre son amie imaginaire, Kitty. Un projet de longue haleine, très personnel, qui est l’occasion pour Ari Folman de rendre hommage à ses parents, déportés à Auschwitz le même jour qu’Anne Frank.

CANNES PREMIÈRE

Vortex de Gaspar Noé (Argentine-Italie) avec Dario Argento, Françoise Lebrun et Alex Lutz

Gaspar Noé, fils du peintre argentin Luis Felipe Noé, a terminé son film à la dernière minute car il l’a tourné rapidement et tardivement. Un film quasi documentaire sur les derniers jours d’un vieux couple aimant frappé par la vieillesse et la démence. Françoise Lebrun et Dario Argento, c’est aussi la rencontre d’Eustache et du giallo rêvée et orchestrée par l’auteur d’Enter the Void dans un grand film d’amour aspiré dans le vortex de l’oubli et de la mort, à peu près à l’opposé de Love – quoique – son mélo qui figura en Sélection officielle en 2015.

UN CERTAIN REGARD

Mes frères et moi de Yohan Manca (France) avec Sofian Khammes, Dali Benssalah, Judith Chemla, Maël Rouin Berrandou - Premier film

Ce premier film s’inspire d’une pièce de théâtre, « Pourquoi mes frères et moi on est parti », et pourtant rien de théâtral dans cette histoire qui voit un gamin des quartiers populaires de Sète rêver de devenir Pavarotti. Le jeune réalisateur, Yohan Manca, déjoue les clichés et filme une fratrie avec un regard imprégné de cinéma italien. Ce film est magnifié par la très estivale lumière de Marco Graziaplena, le chef opérateur de Mektoub My Love d’Abdelatif Kechiche. Dans le rôle des frères qui se tapent dessus autant qu’ils s’aiment, on retrouve Sofian Khammes et la révélation Dali Benssalah, qu’on reverra, entre autres, dans le prochain James Bond.

SÉANCES DE MINUIT

Tralala d’Arnaud et Jean-Marie Larrieu (France) avec Mathieu Amalric, Mélanie Thierry, Bertrand Belin, Maïwenn, Josiane Balasko, Denis Lavant

Suprêmes d’Audrey Estrougo (France) avec Théo Christine, Sandor Funtek

SÉANCES SPÉCIALES


La fête à Bill Murray
 : New Worlds, the cradle of a civilization de Andrew Muscato (Grèce-États-Unis) avec Bill Murray et les musiciens de New Worlds : Jan Vogler, Mira Wang et Vanessa Perez

New Worlds, the cradle of a civilization est à l’origine un concert, celui que donna Bill Murray et trois musiciens un soir d’été à Athènes pour former un quatuor de choix et de choc devant une foule enchantée. Le film est empli de ce que nous aimons chez Bill Murray, de ce que nous aimons de la musique, de Bach à Astor Piazzolla, empli de désir de littérature, de culture et de cette envie de se retrouver après les noirs nuages de l’épidémie mondiale. New Worlds, the craddle of a civilization est aussi une captation, par Andrew Muscato, d’un show magnifique où l’on voit des artistes européens et américains faire de l’art ensemble. Et ils seront présents sur scène à Cannes !

Mi iubita, mon amour de Noémie Merlant (France) avec Gimi-Nicolae Covaci et Noémie Merlant - Premier film

Les Héroïques de Maxime Roy (France) avec François Creton, Richard Bohringer, Ariane Ascaride, Clotilde Courau, Patrick D’Assumçao - Premier film

Are you lonesome tonight ? de Wen Shipei (Chine) avec Sylvia Chang, Eddie Peng - Premier film

Le film d’ouverture Un Certain Regard présenté le mercredi 7 juillet et le film projeté lors de la « dernière séance » de la soirée-palmarès le samedi 17 juillet seront annoncés très prochainement.


Caroline Boudet-Lefort