Plaisance : le décret « posidonies » contesté par les marins


Droit


9 juin 2021

L’association « SOS navigation » regroupe par des marins et des brokers. Basée à Mandelieu-la-Napoule, elle est présidée par Mathieu Reix et vient d’écrire au président de la République pour attirer son attention sur les difficultés crées par le décret sur les zones de mouillages.

« La consultation a été faite du 10 août au 1er septembre de l’année dernière, période pendant laquelle toute notre profession est en activité. Nous sommes bien conscients de l’importance de la posidonie dans le système écologique marin. Nous sommes avant tout des marins professionnels, la mer est notre zone de travail et nous la respectons. Nous savons comment mouiller, la tenue d’une ancre sur la posidonie est extrêmement médiocre et c’est pour cela que nous essayons de mouiller sur des zones sableuses » écrit l’association.

« Notre action n’a pas pour but de décrier ce décret, mais il existe des solutions pour faire cohabiter la grande plaisance et l’écologie maritime. Nous pensons que la solution alternative passe par la mise en place de mouillages organisés. Il existe aussi des solutions écologiques pour la mise en place de ces corps morts en créant de l’habitat marin  ».

Or, pour « SOS Navigation », l’application du décret dans le contexte actuel « est une incohérence. Notre activité va au-delà de notre propre intérêt car tous les enjeux économiques autour du yachting touchent toute l’économie d’une ville (restaurateurs, hôteliers, commerçants pour l’avitaillement, entreprise du yachting, etc.) ». Les signataires affirment aussi que ses effets ont dépassé nos frontières car « beaucoup de propriétaires font migrer leur navire à l’étranger  ».
Ils demandent la suspension du décret pour l’année 2021 « jusqu’à la mise en place d’une solution et une concertation du milieu professionnel actif  ».

Déjà, au préfet maritime, « SOS navigation » avait rappelé que la région Paca s’est battue « pendant des années pour le développement du yachting, il suffit de voir la réussite des chantiers de la Ciotat et tous les yachts stationnés dans nos ports. C’est tout un secteur économique qui pèse des milliards qui va être impacté. Faire fuir une clientèle est très rapide ! La faire revenir en est une autre. Il suffit de prendre l’exemple de la Sardaigne
qui en 2009 avait voulu taxer les yachts mouillant dans les eaux sardes, ils ont tout de suite annulé cette taxe, mais le mal était fait : deux ans sans voir de yacht 
 ».

Les signataires entendent défendre les intérêts de leur profession, qui n’est pas celui des propriétaires de ces grosses unités, dont la protection de l’environnement et des paysages n’est sûrement pas au premier rang de leurs préoccupations. Il est vrai que les gros bateaux à moteur, peu nombreux, mouillent en général assez loin des plages et des herbiers de posidonie, contrairement à la petite plaisance qui y est beaucoup plus présente.


Jean-Michel Chevalier