18 juin 2021
Le taux de chômage devrait repasser sous la barre des 9% seulement en 2022
Si la Banque de France se montre assez optimiste pour le rebond post Covid de l’économie française dans son dernier bulletin (juin), elle est en revanche beaucoup plus circonspecte pour la situation de l’emploi en 2021.
Malgré une belle « résistance » due aux aides de l’Etat versées aux entreprises pour éviter les fermetures et donc les licenciements, le taux de chômage devrait remonter « temporairement » cette année du fait du retour au travail de la population active. Dans un premier temps, les entreprises retrouveraient en effet d’abord leurs ‘anciens’ salariés avant de penser à embaucher de nouveaux talents. En revanche, pour 2022, l’Institution estime que le taux de chômage devrait repasser sous la barre des 9% et retrouver la ligne décroissante d’avant les confinements.
« Depuis le début de la crise sanitaire, et contrairement à ce qu’on a pu observer lors de la crise financière de 2008-2009, l’ajustement du marché du travail au choc d’activité s’est effectué essentiellement par la variation des heures travaillées par tête et beaucoup moins par celle du nombre d’emplois, grâce au dispositif de chômage partiel » indique la Banque de France. « La phase de reprise devrait maintenant s’accompagner d’un ajustement en sens inverse sur le marché du travail par rapport à ce qui s’est produit depuis mars 2020, avec une hausse de l’emploi plus limitée que celle de la durée effective du travail, qui retrouverait progressivement son niveau d’avant-crise. La publication des résultats détaillés du premier trimestre confirme d’ailleurs l’amorce de la remontée de la durée du travail ».
L’amélioration de l’activité économique devrait donc conduire un certain nombre de personnes temporairement éloignées du marché du travail depuis mars 2020 (découragement, suivi d’une formation, secteurs à l’arrêt, etc.) à reprendre leurs démarches de recherche d’emploi de sorte que la population active augmenterait nettement à partir de mi-2021 pour revenir vers sa tendance d’avant-crise. « Dès lors, le taux de chômage atteindrait un pic à 9,3 % début 2022. Il entamerait ensuite une décrue et atteindrait 8,7 % fin 2023 ».
On a vu que la France va connaître un rebond économique plutôt plus fort que celui de ses proches voisins. Les économies ‘forcées’ réalisées par les familles pendant les confinements vont doper la consommation des prochains mois. Il reste à savoir quelle sera la traduction de ce coup d’accélérateur sur l’emploi qui demeure l’une des principales préoccupations, et comment les jeunes seront intégrés sur le marché où ils vont s’installer dans une période peu propice.
Valérie Noriega