Les surprises des élections


Economie


21 juin 2021

Une nouvelle fois, la fiabilité des sondages électoraux a été mise à rude épreuve avec cette double consultation départementale et régionale puisqu’au soir du premier tour, et contre toute attente, seule la région PACA semblait en mesure de pouvoir basculer dans l’escarcelle du Rassemblement National. Mais le président sortant, Renaud Muselier, a réussi à faire quasiment jeu égal avec Thierry Mariani alors que les instituts de sondage créditaient régulièrement le représentant du parti de Marine Le Pen d’une avance d’une dizaine de points. Cela ne s’est pas vérifié dans les urnes.

Au niveau national, le Rassemblement National perd environ 10% de voix par rapport aux précédentes régionales, ce qui est pour lui un mauvais résultat puisque ces élections ‘territoriales’ lui sont généralement favorables. C’est aussi une mauvaise nouvelle pour ce parti à moins d’un an des présidentielles alors que tous les états-majors ont les yeux rivés sur l’Elysée et considèrent ce scrutin comme un test grandeur nature plus fiable que… les sondages.

Pour Les Républicains et le Parti Socialiste, qui contrôlent les exécutifs régionaux sortants, les résultats sont en revanche une bonne surprise puisque leurs ténors se trouvent en position d’être réélus même si des duels – ou triangulaires ou quadrangulaires – s’annoncent serrés. Tout dépendra bien sûr des reports de voix, alors que les situations sont très variées d’une région à l’autre.

En PACA, Jean-Laurent Felizia qui conduisait une liste de gauche ‘unie’, réalise un score honorable de 15%. Il a décidé de se maintenir au second tour, contre l’avis de « Paris », qui aurait souhaité qu’il s’efface comme le fit aux dernières régionales Christophe Castaner pour barrer la route au RN. Ce maintien est un caillou dans la chaussure de Renaud Muselier et jette la discorde à gauche où certains préfèreraient un soutien « républicain » clair plutôt que le risque de faire la courte échelle à Thierry Mariani.

Le Niçois Jean-Marc Governatori et sa liste d’écologie du centre passe la cap des 5% qui lui permettra de fusionner avec Muselier si celui-ci « verdit » son programme.

Pour les élections départementales, Eric Ciotti (LR, Tourette-Levens)) et David Lisnard (LR, Cannes) ont été réélus dès ce premier tour.
A Menton et à Cagnes-1, le RN vire en tête, tandis qu’à Mouans-Sartoux la sortante Marie-Louise Gourdon (PS) devance ses adversaires. Avec près de 65% des voix, Charles-Ange Ginésy est en position confortable mais devra affronter un second tour puisque le quota de 25% d’inscrits n’a pas été atteint.

Tous les partis se sont accordé sur un point : le vrai gagnant de cette journée électorale a été l’abstention qui atteint des records. Un vote difficilement lisible (deux assemblées à élire en même temps), une situation politique complexe au sortir de la crise… Le mode du scrutin devra évoluer.


Jean-Michel Chevalier