Elections : les enseignements ‘nationaux’ d’un scrutin ‘local’


Politique


28 juin 2021

Le RN ne remporte pas Paca qui semblait pourtant à sa portée selon les sondages.

Le Rassemblement national ne remporte pas Paca qui, au soir du premier tour tour, semblait pourtant à sa portée selon les sondages. La République en marche reste dans l’antichambre électorale et essuie également un sérieux revers. La gauche conserve ses régions. Les Républicains, tiraillés de toutes parts, ont retrouvé quelques couleurs dans les urnes. Tels sont les enseignements ‘nationaux’ des élections régionales et cantonales qui ont été marquées par une très forte abstention (66%). Le second tour n’a pas enregistré de sursaut malgré les appels des appels des partis à se rendre aux urnes.

L’amertume et la désillusion étaient palpables, hier soir, dans le camp de Thierry Mariani qui était régulièrement donné vainqueur de son duel avec Renaud Muselier. Le président LR sortant a devancé son adversaire du RN de 14% des voix. Une nette avance, que personne n’avait vu venir. A moins d’un an des présidentielles, cet échec pour le RN sonne comme un sévère avertissement pour Marine Le Pen, dont la stratégie ne fait pas l’unanimité au sein même de son parti, et qui sort fragilisée par ces résultats décevants.

Chez les Républicains, en revanche, on était tout à sa joie avec – enfin – des résultats satisfaisants après une dizaine d’années de vaches maigres. Pour autant, les difficultés sur fond de rivalités personnelles et de ligne politique sont encore loin d’être aplanies. Hier soir plusieurs personnalités de premier plan pouvaient espérer bénéficier d’un nouvel élan après leur réélection : Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez qui ne cachent pas leurs ambitions élyséennes. Auxquels peuvent se joindre d’autres personnalités ‘pressenties’ comme Benoît Retailleau ou le maire de Cannes David Lisnard. La remise à plat ne fait que commencer tant les lignes idéologiques des uns et des autres paraissent éloignées.

Si elle a bien résisté au national en conservant ses positions, au plan régional la gauche s’est une nouvelle effacée pour ne pas faire la courte échelle à l’extrême droite. Elle avait pourtant réalisé un score honorable (17%) au premier tour mais ne comptera aucun élu à Marseille. Une partie de ses sympathisants a reporté ses voix sur Renaud Muselier, au nom du principe républicain. Lui reste maintenant à dépasser ses bisbilles intestines entre socialistes, écolos et insoumis pour tenter de se construire un avenir dans une région qui lui est devenue peu favorable et où elle perd des bastions à chaque échéance.

Avec le RN, l’autre grand perdant de ces deux derniers week-end est le parti du président de la République. Pour Emmanuel Macron, l’avertissement est tout aussi sévère que pour Marine Le Pen. Il lui faudra trouver une nouvelle dynamique pour la fin de son quinquennat. On parle d’un remaniement ‘technique’ du gouvernement dans les prochains jours, de nouvelles initiatives de réforme. Il devra composer avec des Républicains ragaillardis.

Pour les Départementales, la majorité de Charles-Ange Ginésy sort renforcée par ce scrutin, ses candidats l’ayant emporté dans 26 des 27 cantons. La gauche a conservé de belle manière Mouans-Sartoux, Marie-Louise Gourdon réalisant 67% des voix grâce à une forte implantation personnelle, mais a perdu Contes avec Francis Tujague (PC) qui s’efface après 25 années de mandat devant Sébastien Olharan, nouveau maire de Breil-sur-Roya et désormais benjamin de l’assemblée départementale.
Les candidats du RN restent également à la porte, aucun d’entre eux ne réussissant à franchir le seuil de l’élection.


Jean-Michel Chevalier