France, médaille d’or de la contestation perpétuelle


Economie


6 août 2021

L’edito hebdo de notre directeur de la rédaction !

Joe l’endormi réveille l’Amérique : le président américain, raillé par son prédécesseur pour une mollesse supposée, se révèle finalement être à la fois un homme d’action et de compromis depuis qu’il s’est installé à la Maison blanche. Alors que la gestion de la pandémie par Trump avait brillé à la fois par le déni et une absence totale de réaction, Joe Biden a réussi à faire voter la semaine dernière par le Sénat une enveloppe de 550 milliards qui sera injectée dans l’économie pour sortir le pays de la crise. 650 autres milliards, déjà existants dans le budget US, seront réorientés pour moderniser des infrastructures vieillissantes (routes, voies ferrées, électricité, etc.). On ne sait pas si, dans ce dossier, le tour de force consiste à mettre autant d’argent sur la table pour relancer la machine, ou d’avoir convaincu quelques sénateurs Républicains à voter ces mesures...

Le fossé continue à se creuser entre les "antivax", qui sont les plus bruyants à défaut d’être les plus nombreux (61,5% de la population est déjà vaccinée), et ceux qui pensent et surtout espèrent que la vaccination est la meilleure arme disponible contre la pandémie. Que, médicalement parlant, leurs raisons soient fondées ou pas, les opposants au pass sanitaire montrent en tous cas une détermination qui se décline chaque samedi, leur mobilisation (160 000 personnes selon Beauvau) rappelant les week-ends en jaune d’avant la pandémie. Le pouvoir sait bien que le danger politique de cette affaire réside dans une agrégation des mécontentements et, si cela est possible, dans une fracture encore plus profonde de la société française. Les conditions de la rentrée sociale seront déterminantes pour la fin du quinquennat et pour l’élection présidentielle. Les enjeux ne sont pas que sanitaires, même si la nouvelle flambée épidémique va obliger à prendre des mesures qui ne seront sans doute pas populaires...

Contre mauvaise fortune bon cœur : le judoka le plus titré au monde en a donné un exemple en se réjouissant de sa médaille de bronze obtenue de haute lutte lors de ses troisièmes jeux olympiques.
Et pourtant, le colosse Teddy Riner n’était pas venu à Tokyo pour "beurrer les sandwichs" et, en son for intérieur, il rêvait évidemment d’une breloque bien plus dorée pour compléter sa collection. Le champion s’est dit "très fier" de cette nouvelle récompense.
Une leçon d’humilité, à laquelle les sportifs ne nous habituent guère en général...


Jean-Michel Chevalier