AMI Bois Côte d’azur : le choix du "made in France" et du développement durable


Economie


6 août 2021

Pierre-Alexis Flipo, gérant d’AMI Bois s’est lancé en 2017 dans la construction de maisons individuelles en ossature bois après une longue expérience dans l’industrie, notamment pétrolière.

"J’ai profité d’une opportunité pour quitter la société (SBM Offshore, à Monaco) et réaliser mon projet : créer mon entreprise. Je voulais vraiment faire quelque chose de complètement différent". Ingénieur ESTP (École spéciale des travaux publics), Pierre-Alexis Flipo a beaucoup voyagé au Nigeria et au Brésil pour son ancien métier et il souhaitait s’investir dans un projet "socialement proche des populations". Il a dans un premier temps envisagé travailler dans l’adaptation de l’habitat pour les personnes à mobilité réduite puis s’est tourné vers la construction de maisons à ossature bois. "J’ai discuté avec beaucoup de franchises et avec AMI Bois, c’était plus humain, plus libre".AMI Bois, créée en 2005 et qui se développe sous forme de franchises, "ne fait que de la maison ossature bois, ce n’est pas un produit parmi d’autres". "Ils ont leurs propres usines, la principale est à Marmande, qui produit l’essentiel des murs et des planchers. On est sur un produit 100% français. Le bois vient de forêts françaises éco-gérées et il est traité dans une scierie de la région nantaise". Le fait d’être franchisé lui impose un mode constructif basé sur plus de 15 ans de retour d’expérience, ce qui représente un réel savoir-faire, et l’approvisionnement en murs et en planchers. Pour le reste, Pierre-Alexis Flipo, adepte de la filière courte, privilégie des entreprises locales.

Pierre-Alexis Flipo présente les ossatures bois ©S.G

"Qualité d’isolation incomparable"

Les avantages d’une maison en bois sont nombreux. Les délais de construction (6 à 8 mois) sont raccourcis par rapport à une maison maçonnée (environ 12 mois). "Il y a une qualité d’isolation qui est incomparable", ajoute l’ingénieur. "Autre gros point fort : on a un chantier 100% propre. Et comme on a presque supprimé tout le béton, y compris pour les fondations, on limite énormément la consommation d’eau". La maison en bois ne devrait pas avoir de difficultés à respecter la règlementation environnementale 2020 (RE2020) qui remplacera en 2022, avec deux ans de retard, la règlementation thermique 2012 (RT2012). L’ossature bois pourrait même être l’avenir de la construction de maisons individuelles. Avec la RE2020, le gouvernement français s’est fixé trois objectifs : donner la priorité à la sobriété énergétique et à la décarbonation de l’énergie, diminuer l’impact carbone de la construction des bâtiments et en garantir le confort en cas de forte chaleur. Avec cette nouvelle règlementation, "la maison en bois va se développer", assure Pierre-Alexis Flipo, qui a été pénalisé par la crise sanitaire, avec notamment l’allongement de délais administratifs pour les permis de construire. Son principal défi aujourd’hui est logistique mais il y a toujours une solution. "On a besoin de camions, de préférence de 19 tonnes, mais c’est juste le gabarit. Une maison ossature bois ne pèse que quelques tonnes, moins de 5 en moyenne." Et il n’y a qu’une livraison, contre plusieurs rotations avec les autres constructions. Enfin, il lui reste à faire face aux idées reçues. "Non, une maison en bois ne prend pas feu plus rapidement, au contraire ; je rappelle que les portes coupe-feu sont faites en bois ! Elle n’est pas plus difficile à entretenir et coûte en général moins cher", rappelle Pierre-Alexis Flipo.


Sébastien Guiné