CRT Côte d’Azur : la Région se retire, le Département renforce sa présence


Economie


6 août 2021

Le CRT pourra compter sur le soutien du Conseil départemental pour continuer d’agir

La Région Sud Provence Alpes Côte d’Azur (Paca) a souhaité reprendre la main sur la promotion touristique en ne conservant qu’un seul Comité régional du tourisme (CRT), le CRT Paca, au détriment du CRT Côte d’Azur France, désormais privé des fonds de la Région. Le CRT Côte d’Azur, entendant conserver sa spécificité, s’est immédiatement mobilisé, recevant le soutien de 650 socio-professionnels azuréens du tourisme et de plus de 90 élus des Alpes-Maritimes, attachés au maintien d’une agence de promotion dédiée à la Côte d’Azur. Et mardi 3 août, le Département des Alpes-Maritimes a décidé, par la voix de son président Charles-Ange Ginésy, de compenser financièrement le désengagement la Région. "Nous prendrons cette décision lors d’une prochaine assemblée plénière du Conseil départemental : je propose aujourd’hui de compenser totalement le désengagement de la Région. On remplacera les 730 000 euros manquants par une aide du Département. Nous étions déjà à 80% de financement, nous financerons désormais à 100% le CRT", a déclaré Charles-Ange Ginésy lors d’une conférence de presse organisée à Nice, aux côtés d’Éric Ciotti, député et président de la Commission finances du Département, de David Lisnard, maire de Cannes, vice-président du Conseil départemental chargé du tourisme et président du CRT Côte d’Azur, et de Claire Béhar, directrice générale du CRT Côte d’Azur.

"Premier moteur économique"

"En 10 ans, l’aide de la Région est passée de 1,1 million d’euros à 730 000 euros. La baisse était déjà engagée de longue date et aujourd’hui il y a une sortie, que je regrette, mais que nous compenserons", a encore déclaré Charles-Ange Ginésy, qui a précisé que le CRT Côte d’Azur avait été créé par décret, en 1942. L’engagement du Département "est extrêmement fort et concret et je crois qu’il apportera la sérénité nécessaire aux professionnels du tourisme et à l’équipe du CRT", a assuré David Lisnard. "La Côte d’Azur est une marque mondiale, c’est la marque la plus forte avec Paris. Cette marque rayonne, avec des moyens très raisonnables, ce qui rend la situation d’autant plus inexplicable. Cette décision du retrait de la Région, ce n’est pas simplement un désengagement financier, c’est la volonté de ne plus nous doter d’un outil qui nous permet de faire des campagnes internationales (…) Claire Béhar et son équipe méritent d’être respectées". L’effort du Département portera sa contribution pour le CRT Côte d’Azur à près de 3,4 millions d’euros et "ce financement assurera la pérennité de cette structure", a relevé Éric Ciotti. "C’est une décision de justice et d’efficacité pour ce qui constitue notre premier, et de très loin, moteur économique", a-t-il ajouté, rappelant que la Côte d’Azur accueille 13 millions de visiteurs, ce qui génère un chiffre d’affaire de près de 5 milliards d’euros et permet de faire travailler plus de 100 000 personnes dans les Alpes-Maritimes.

Unique

"Ce CRT est unique parce que tout simplement la Côte d’Azur est unique et la promotion touristique de la Côte d’Azur légitime une promotion spécifique", a affirmé Éric Ciotti. Le député a par ailleurs jugé la décision de la Région "choquante", critiquant au passage son président, Renaud Muselier, et son président délégué, Christian Estrosi, également maire de Nice et président de la Métropole Nice Côte d’Azur. David Lisnard a de son côté indiqué avoir porté plainte pour diffamation après des propos tenus par Renaud Muselier dans les colonnes du journal Nice-Matin. La décision de la Région a été prise le vendredi 23 juillet avec un vote de l’assemblée plénière en faveur d’un rapport renforçant "son action dans le domaine touristique". "La région Sud est la seule région qui dispose d’un Comité régional de tourisme strictement dédié à un seul département, à côté d’un Comité régional ayant compétence sur les six départements. Cela entraîne une dispersion des moyens et contribue à un manque de visibilité de cette compétence majeure pour la région. Nous sommes convaincus que ce n’est pas en dispersant nos forces que nous arriverons à rendre toujours plus attractive notre région mais bien en fédérant et en nous rassemblant autour de ces enjeux cruciaux, au-delà des frontières administratives et des responsabilités que nous occupons" ont déclaré Renaud Muselier, Christian Estrosi et François de Canson, vice-président de la Région et président du CRT Paca.


Sébastien Guiné