Crédit immobilier : les banques rappelées à l’ordre


Economie


15 septembre 2021

Les banques avaient été rappelées à l’ordre il y a deux ans par les autorités financières qui leur reprochait, en plein boom sur les marchés immobiliers, de prendre trop de libertés en allongeant la durée des prêts et en acceptant, pour les emprunteurs, un taux d’effort trop élevé pour que les dossiers « passent ». Il y aurait eu jusqu’à 20% de prêts « non conformes »…

Il faut croire que ces mauvaises pratiques ont perduré puisque pour «  mettre un terme à la dégradation préoccupante des conditions d’octroi des crédits immobiliers  » les recommandations du Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) deviennent désormais une norme juridiquement contraignante.
Elle s’appliquera pour les crédits versés à partir du 1er janvier 2022. Les critères d’acceptation restent identiques à ceux des dernières recommandations. En clair : un effort maximum de remboursement de 35% pour les emprunteurs, une durée maximum de 25 années. Bercy a cependant prévu un peu de souplesse avec un différé d’amortissement de deux années maxi qui peut ne pas être pris en compte, « privilège » réservé à l’achat d’une résidence principale et aux primo-accédants.
Les banques prises en défaut seront sanctionnées par le superviseur financier.
Les particuliers ont déjà pu noter depuis quelques mois un durcissement des conditions pour l’acceptation de leurs prêts. Ces mesures visent à lutter contre le surendettement. Le nombre des prêts longs sur 25 ans a été divisé par deux. Il n’empêche que les taux restent bas et viennent compenser, au moins en partie, les prix du mètre carré qui ont continué à s’envoler, surtout dans le neuf des grandes villes et dans les secteurs tendus. L’obtention des prêts n’a pas ralenti le marché, le nombre des transactions ayant finalement été peu impacté par la crise sanitaire.


Jean-Michel Chevalier