Politique : net rapprochement entre la France et l’Italie


Economie


23 septembre 2021

 ?La France et l’Italie construisent une « relation spéciale » tournée vers l’avenir mais ancrée sur les fondements du traité franco-allemand de l’Elysée signé par De Gaulle et Adenauer il y a près de soixante ans, et mis à jour en 2019 à Aquisgrana.

De la sécurité à la culture, des transports à l’écologie, les deux pays se sont engagés à collaborer dans le cadre d’un accord solennel. L’accord réaffirme tout d’abord « l’attachement constant et sans équivoque à l’unité européenne » ainsi que l’objectif commun « d’une Europe souveraine pour répondre aux défis mondiaux  », mais aussi « l’appartenance à l’OTAN ».
S’agissant de la coopération en matière de sécurité, les deux Etats envisagent la création d’un Conseil de défense italo-français avec leurs ministres respectifs, qui se réuniront régulièrement pour partager les visions stratégiques et «  intensifier le dialogue conjoint aux plans technique et opérationnel ». Les défis à relever sont nombreux : lutte contre le terrorisme, sécurité maritime, enjeux énergétiques, menaces « hybrides » jusqu’à la désinformation, etc.
Concrètement, les deux pays faciliteront les rencontres entre les ministères, l’échange régulier de diplomates et d’agents de sécurité et mettront en place une nouvelle unité opérationnelle composée de gendarmes et de carabiniers.
En ce qui concerne l’Europe, les deux gouvernements se sont fixés des objectifs ambitieux : « achever au plus vite le Pacte sur l’immigration et l’asile », « promouvoir une refondation de l’espace Schengen », étendre le recours aux majorités au Conseil de l’UE abolissant l’unanimité, et, sur la révision du pacte de stabilité, soutiennent « la réalisation d’une combinaison adéquate de politiques pour la zone euro, et la création de nouvelles ressources propres ».
En matière de culture, le traité prévoit des incitations à l’enseignement des langues respectives, un parcours citoyen unifiée pour les jeunes, mais aussi des propositions originales comme un « Grand Tour » d’artistes ou le lancement d’une plateforme de diffusion d’œuvres coproduites cinéma.
Enfin, le document n’oublie pas de mentionner les infrastructures, qui représentent un enjeu collaboratif essentiel dans la relation entre les deux pays, qui partagent plus de 500 kilomètres de frontières. En effet, des œuvres importantes sont évoqués comme la LGV Turin-Lyon et la ligne Cuneo-Vintimille, l’engagement commun à relever le défi de la transition écologique et à protéger les écosystèmes en péril, comme les Alpes et la Méditerranée.


Jean-Michel Chevalier