"Tolérance zéro" contre les incivilités à l’hôpital d’Antibes


Santé


27 septembre 2021

Une campagne de communication à l’attention du public est lancée dans tous les services

Devant une recrudescence des incivilités et de la violence, l’Hôpital d’Antibes instaure une campagne de « tolérance zéro » à l’égard d’actes isolés, mais de plus en plus fréquents, et construit un plan d’amélioration de la sécurité de 30 mesures pour refaire de l’hôpital un sanctuaire où la violence n’a pas sa place.

18 mois après les applaudissements aux fenêtres, l’Hôpital d’Antibes se retrouve depuis le mois de juillet face à une montée des incivilités et de la violence qui appelle la réaction la plus vigoureuse possible pour protéger ceux qui nous soignent.

Ces actes isolés de quelques uns deviennent insupportables pour tous, en premier lieu les professionnels, mais également les usagers et leurs familles qui se retrouvent témoins, impuissants de ces agissements inconvenants. Contrairement aux idées reçues, les faits constatés proviennent de « Monsieur et Madame tout le monde » et cet élément constitue également un point d’alerte nouveau pour lequel l’établissement a décidé de réagir de manière ferme et vigoureuse. Voici quelques unes des 30 mesures que l’établissement instaure…

Refaire de l’hôpital un sanctuaire où la violence n’a pas sa place

Révision du règlement intérieur et mise en application ferme du pouvoir de police administrative
Le règlement intérieur de l’établissement doit être révisé à l’aune des derniers évènements inacceptables, avec une application la plus stricte du pouvoir de police administrative pouvant conduire à des interdictions d’accès à l’établissement en cas d’agression ou de comportement inadapté, pour protéger les soignants.
- Restriction des visites, renforcement de la présence des agents de sécurité et de la vidéoprotection, consolidation des rondes au sein de l’établissement et révision du schéma d’alerte au sein de l’établissement
Pour refaire de l’hôpital un sanctuaire et un lieu de soins, les visites sont restreintes :
- dans les services de soins à un visiteur par patient et par jour : de 16h à 19h en semaine, et de 14h à18h le week-end, sauf exceptions médicalement justifiées (fin de vie, second parent en maternité). L’objectif est d’interdire l’accès à toute personne étrangère au service au-delà de 19h, pour la sécurité de tous et le bon fonctionnement de l’établissement ;
- aux urgences, aucun visiteur ou accompagnant n’est autorisé (un seul parent pour accompagner un mineur), sauf exceptions médicalement justifiées.

Le filtrage à l’entrée de l’hôpital sera également consolidé pour tous.

Les interventions des sociétés de sécurité seront redéfinies, en lien avec les acteurs de terrain, à l’exemple de la présence d’un agent de sécurité « H24 » à l’intérieur des urgences.

La vidéoprotection, déjà très fortement présente avec plus de 70 caméras dans l’établissement, sera encore renforcée pour mettre à disposition des forces de police des preuves des agressions subies.

Les rondes conduites par les agents de sécurité de l’établissement seront renforcées en ciblant les lieux les plus sensibles et les services ayant eu à subir dans l’actualité récente une manifestation de violence ou d’incivilité.
Le schéma d’alerte en interne sera révisé et connu de tous les professionnels de l’établissement (boutons d’alerte, numéro d’appel direct) afin que les interventions deviennent plus efficaces, en collaboration étroite avec les services de police, dont il est important de saluer la qualité d’action et du partenariat avec l’établissement.

Systématisation du dépôt de plainte après toute agression, suivi étroit de chaque plainte, formation des personnels

L’établissement s’engage à déposer plainte de manière systématique et à informer directement les agresseurs de leurs méfaits et de l’absence d’impunité face à ces actes.
Un directeur, plus particulièrement en charge du signalement des agressions, du dépôt de plainte et du suivi des dossiers, est nommé pour ces missions : le directeur des relations avec les usagers et des affaires générales, en lien étroit avec la Présidence de la Commission des Usagers.
Le dépôt de plainte pour l’agent suivra une organisation simplifiée, avec une prise de rendez-vous préalable, et une domiciliation à l’hôpital pour assurer sa protection. Ce dépôt de plainte s’effectuera sur le temps de travail de l’agent pour encourager la démarche. Un retour sera effectué auprès des agents, victimes de ces agressions, sur les suites données par la justice.
Avec le soutien des représentants des usagers, mise en place d’une campagne de sensibilisation à l’attention des patients et de leurs proches sur le nécessaire respect des règles de bon fonctionnement d’un hôpital, sur le respect élémentaire à avoir à l’égard des professionnels de santé et sur l’application du principe de la « tolérance zéro » au sein de l’établissement
Pour le bon fonctionnement de l’hôpital, les soignants doivent pouvoir prodiguer leur art dans la sérénité et de bonnes conditions de travail, cela implique la juste place des usagers dans le soin. Une campagne de communication à l’attention du public est lancée dans tous les services, en particulier les plus sensibles, au moyen d’une signalétique dissuasive s’appuyant sur la campagne nationale portée par la Fédération Hospitalière de France. En lien avec la Commission des Usagers, une « Charte de l’usager » sera établie et affichée au sein de l’établissement.


Valérie Noriega