Daniel SFECCI - Ses mots d’ordre : repositionnement, co-construction, formation


Economie


1er octobre 2021

Daniel Sfecci, qui a quitté l’UPE06 pour briguer la présidence de la Chambre de commerce et d’industrie Nice Côte d’Azur, milite pour une CCI beaucoup plus représentative et ouverte.

Quelles sont les grandes lignes de votre programme ?

- Ce programme, je le portais déjà au sein de l’UPE. Comme il n’a pas été accepté, je suis sorti de l’UPE au mois de janvier mais ce programme n’a pas changé et je vais le décliner pendant les quatre semaines de campagne. Cela fait maintenant six mois que je me déplace et je me suis rendu compte ô combien la Chambre était méconnue et ô combien elle n’intéressait personne. Comment voulez-vous qu’on ait une reconnaissance même locale dès lors que l’on représente 5 000 entreprises (sur les 105 000 du département) ? Mon projet c’est faire en sorte que la Chambre de commerce et d’industrie soit réappropriée par le monde économique. Et pour ce faire, elle ne doit pas rester à Carabacel (à Nice). On ne peut pas dire aux Cannois, aux Grassois ou aux Mentonnais de venir pour une heure de réunion à Carabacel, ce n’est plus possible.

Comment remédier à cela ?

- Je propose de repositionner la Chambre de commerce dans des agoras CCI situées dans chacun des bassins économiques, réparties de manière homogène mais spécifiquement dans les territoires isolés, loin de la Métropole. Pour avoir des points de rencontre. Pas seulement pour le petit nombre qui a la chance d’avoir des structures dirigées et donc de pouvoir se rendre disponible. Je parle des TPE PME, de ces 100 000 entreprises qu’on a oubliées jusqu’à maintenant. On va me dire qu’on peut faire de la visio-conférence mais la relation à l’élu est très importante pour moi. Dans la mesure où tous les territoires seront impliqués, la construction se fera avec les acteurs des territoires. Ce qui veut dire que les sujets de fond vont naître dans les territoires et être tranchés au sein de l’assemblée générale pour en faire des projets structurants. Je veux éviter le pyramidal, je veux travailler de manière transversale, en mandatant les gens.

Avez-vous d’autres axes prioritaires ?

- Le troisième point fort de mon mandat, c’est la formation. Dans mes déplacements, 71% des personnes m’ont posé cette question : ‘Qu’est-ce que vous faites pour nous ? On ne trouve personne’. Même avant la Covid on avait cette problématique et la Covid a amplifié le phénomène. Comment se positionner comme étant un acteur fort de la formation ? J’ai quatre années d’enseignement derrière moi et environ 12 ans en relation directe avec le rectorat, c’est un peu mon dada, les jeunes, l’apprentissage et l’alternance. Je souhaite pouvoir répondre à nos chefs d’entreprise sur des besoins de formation très rapides. C’est à nous d’être des acteurs pour initier la formation. J’ai dans mon équipe des gens qui savent faire et on a surtout à la Chambre de commerce et d’industrie 416 collaborateurs d’exception.

Parmi les chantiers attendus, il y a aussi celui de la féminisation de la Chambre.

- Qu’est-ce qui fait qu’il y a ce plafond de verre qui n’a pas de raison d’être ? Mais encore aujourd’hui, c’est plus compliqué de convaincre une femme de nous rejoindre. J’appelle ces dames à le faire. J’aime bien souligner que quand une décision doit être prise et qu’on a une belle parité, elle est prise, alors que quand on a majoritairement des hommes, elle est repoussée. N’oublions pas qu’on a aussi beaucoup de mal à attirer nos moins de 40 ans. J’aime les remises en cause et elles passent par l’écoute et les interactions.

Que pensez-vous des "risques" d’atteintes à la probité relevés par l’Agence française anticorruption ?

- Ce rapport est circonstancié et les faits avérés sont écrits. Chacun en tirera les conclusions qu’il veut en tirer. Le préfet (Bernard Gonzalez, ndlr) a dit que la Chambre de commerce et d’industrie s’était mise en mesure d’éviter qu’à l’avenir cela ne se reproduise. Je m’en tiens à ça, je n’accuse personne. Je ne vais pas faire ce que j’ai entendu à l’AG (l’assemblée générale de la CCI qui s’est tenue le mardi 28 septembre) avec des gens citer des noms. Cela n’a jamais été ma démarche.

Propos recueillis par Sébastien GUINÉ

La semaine prochaine : présentation de la candidature de J.-P Savarino
(UPE06)


Sébastien Guiné