Rentrée : Des renforts bienvenus au Tribunal judiciaire de Nice


Droit


2 octobre 2021

Marc Jean-Talon est un président du TJ de Nice "heureux". Même s’il ne s’est jamais plaint du manque de magistrats dans son tribunal, s’attachant à faire de son mieux avec les effectifs présents à ses côtés, constatant factuellement fin avril qu’il manquait cinq magistrats sur les 48 prévus par la chancellerie, il ne pouvait que se réjouir de l’arrivée de neuf nouveaux magistrats professionnels, dont une création de poste, en cette rentrée 2021.

"Il arrive rarement que nous puissions bénéficier d’arrivées d’autant de collègues à la fois", a-t-il souligné lors de l’audience d’installation des nouveaux magistrats, qui s’est tenue mercredi 29 septembre, devant de nombreuses personnalités et autorités locales. "Aujourd’hui, la juridiction est à effectif quasi complet. Il manque un poste de juge du siège sur 49. Le bénéfice est grand pour la juridiction (…) alors que durant le premier semestre nous avons atteint jusqu’à moins dix postes de magistrats".
Le TJ de Nice dispose ainsi de moyens supplémentaires pour s’attaquer aux nombreux chantiers qu’il a devant lui, dont celui de la restauration de la confiance dans l’institution judiciaire, objectif prioritaire du ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti. "Les derniers sondages disponibles, du mois de février dernier, indiquent que les Français donnent un niveau de confiance de 48 % à la justice, ce qui est effectivement trop peu. Certes, ces 48% montrent un large avantage de confiance sur les médias, crédités de 28%, et les partis politiques, crédités pour leur part de 16%. Il ne faut pas s’en contenter et lutter pour que nos concitoyens placent leur confiance dans leur justice, ce qui est un impératif démocratique", a affirmé Marc Jean-Talon.

Adaptation

"Alors faut-il une loi pour restaurer la confiance dans la justice ou faut-il au contraire moins de normes et plus de confiance dans les acteurs locaux, plus de souplesse pour s’adapter aux réalités nouvelles ?", s’est-il interrogé. "La gestion des crises appelle l’adaptation à l’imprévisibilité", a-t-il ensuite assuré.

De son côté, le procureur de la République de Nice, Xavier Bonhomme, a constaté l’arrivée de quatre magistrats du parquet, dont Maud Marty, vice-procureur à Grasse depuis 2015, nommée procureur adjoint. Les nouveaux arrivants remplacent quatre partants, ce qui a conduit le procureur à une réorganisation pour réussir à créer un pôle mineurs-familles, composé de cinq magistrats et qui devra mettre en œuvre le nouveau code de justice pénale des mineurs, applicable depuis le 30 septembre. "L’actualité judiciaire pénale depuis le début de cette année a heureusement été plus calme, pour ce qui est des faits majeurs et sensibles, que celle de l’année 2020, qui avait atteint son paroxysme avec plusieurs fusillades dans les quartiers sensibles de Nice, la tempête Alex et l’attentat de la Basilique de Nice", a relevé le procureur de la République.

Au début de l’audience, MM. Jean-Talon et Bonhomme ont tous deux félicité les avocats Adrien Verrier et Cécile Schwal, respectivement élus bâtonnier et vice-bâtonnier du barreau de Nice, tout en soulignant la collaboration "constructive" avec le duo "efficace" composé de Thierry Troin, bâtonnier en exercice, et de Nathalie Beurgaud, vice-bâtonnier.

Marc JEAN-TALON président du TJ de Nice, Xavier Bonhomme procureur de la République de Nice et les bâtonniers de l’Ordre des Avocats de Nice. DR S.G


Sébastien Guiné