Rentrée de la Faculté de droit de Nice : la mise en garde de Me Féral-Schuhl


Droit


8 octobre 2021

"L’avenir peut paraître inquiétant mais il est surtout passionnant. Nous avons besoin, plus que jamais, de construire une réelle société de droit dans un monde de plus en plus virtuel. Parce qu’il ne faut pas qu’un système, un jour, soit capable de lire dans nos pensées", a lancé l’avocate Christiane Féral-Schuhl, présidente d’honneur de la rentrée solennelle de la
Faculté de droit et science politique, organisée le jeudi 30 septembre.

Me Féral-Schuhl, première femme élue présidente du Conseil national des barreaux (CNB), en 2018, avait au préalable fait un brillant exposé intitulé
"Adélaïde au pays des algorithmes" sur les risques d’une société submergée par les applications en tous genres et réglementée par l’intelligence artificielle. "Il faut que l’Homme et les valeurs humaines soient au-dessus de toutes les autres valeurs. Restons humains dans un monde de plus en plus virtuel", a encore lancé Me Féral-Schuhl, spécialiste en droit des nouvelles technologies et en droit de la propriété intellectuelle.
Elle a également évoqué, à l’heure des réseaux sociaux, un "déshabillage numérique" menaçant la vie privée, cette "sphère secrète de vie" pour reprendre les termes du Pr Jean Carbonnier. "Il faut à tout prix éviter que les algorithmes prennent le contrôle de nos vies" et "il faut des règles pour encadrer l’intelligence artificielle", a-t-elle assuré.

En introduction, le Pr Xavier Latour, doyen de la faculté, a fait part de sa "fierté" pour cette rentrée, avec notamment la confirmation définitive du label IDEX pour l’Université Côte d’Azur au mois de juin. "Ne boudons pas notre plaisir d’appartenir aux meilleures universités françaises voire mondiales", a-t-il affirmé. Il a ensuite présenté les nouveaux enseignants de la faculté.
Philippe Dubelcco, recteur délégué pour l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation de la région académique, a fait part des trois chantiers qui attendent l’enseignement supérieur : la numérisation, la recherche et, "sans doute le plus important", les conditions de vie et de travail de l’ensemble de la communauté universitaire, avec notamment la lutte contre la précarité étudiante.

Une entrée en présentiel appréciée par tous. ©S.G


Sébastien Guiné