Bâtiment : une situation contrastée


Economie


28 octobre 2021

Difficultés de recrutement, pénurie de matériaux freinent encore la pleine reprise du secteur

Les chefs d’entreprise dans le bâtiment sont plutôt confiants sur les perspectives d’activité. C’est le principal enseignement de la dernière consultation de l’INSEE sur le moral des « troupes » au sortir de la crise sanitaire. Pourtant, les difficultés restent bien présentes : manque de personnel, trous dans les approvisionnements dus aux difficultés de livraisons par voie maritimes et au « poids » de l’Asie en plein redécollage…

Malgré un petit tassement en octobre, l’opinion des entrepreneurs sur les perspectives générales d’activité du secteur, mesurée trimestriellement, continue de s’améliorer. Mais davantage d’entrepreneurs jugent aussi qu’il leur est difficile de prévoir l’évolution de leur entreprise.

Des difficultés d’approvisionnement

En octobre 2021, le taux d’utilisation des capacités de production est resté quasi stable à 92,6 %. Il se situe au-dessus de sa moyenne de longue période (88,8 %). Ils sont aussi nombreux que le mois précédent à déclarer que des obstacles limitent leur production : près de 50% entreprises font face à une insuffisance de personnel et 30 % ont de réelles difficultés d’approvisionnement. Ces tendances sont en forte hausse.
Paradoxalement, la part d’entreprises en limite de leur capacité de production (ne pouvant pas produire davantage avec leurs moyens actuels si elles recevaient plus de commandes) est un peu plus importante qu’en septembre 2021. Depuis juillet, près de la moitié se disent dans cette situation, contre un tiers en moyenne de longue période.
Les responsables du secteur sont bien plus nombreux que le mois précédent à annoncer qu’ils augmenteront leurs prix au cours des trois prochains mois. Ils se trouvent « un niveau très supérieur à sa moyenne » dans ce cas selon l’Insee.
À l’opposé, les chefs d’entreprises sont moins nombreux qu’en juillet à indiquer une amélioration de leur trésorerie. Le solde reste cependant supérieur à sa moyenne de longue période. Les délais de paiement augmentent mais restent inférieurs à la moyenne sur le temps long
Enfin, les entreprises du bâtiment sont moins nombreuses que le mois dernier à juger que le niveau de leurs carnets de commandes est supérieur à la normale. Elles estiment que leurs carnets de commandes assurent 8,7 mois de travail, mieux que la moyenne longue période.


Jean-Michel Chevalier