Forum européen pour la sécurité urbaine : la Déclaration de Nice, acte 2


Economie


29 octobre 2021

250 villes et régions européennes se sont retrouvées à Nice pour ce congrès

La Déclaration « Sécurité, démocratie et villes », acte 2 de la Déclaration de Nice, a été adoptée le 22 octobre, quatre ans après le premier acte.

A Nice, 250 villes et régions européennes, membres du Forum européen pour la sécurité urbaine (EFUS), se sont notamment engagées à « poursuivre (leur) investissement en matière d’ingénierie et de prospective pour s’assurer des politiques fondées sur des données probantes, s’inscrivant dans le long terme et répondant aux évolutions de nos sociétés », ainsi qu’à «  renforcer les partenariats locaux, avec tous les acteurs du développement urbain et notamment la société civile et le secteur privé, afin de permettre la coproduction de politiques pertinentes ». Les collectivités ont également appelé les institutions européennes à « intensifier leur soutien aux échanges d’expériences et à la coopération entre villes et régions en matière de sécurité urbaine à l’échelle européenne et globale » et à « faciliter l’accès des villes aux financements, aux conseils et à la formation pour leur permettre de répondre aux défis actuels et renforcer leur résilience  ». La première partie de la Déclaration de Nice avait été adoptée le 29 septembre 2017 pour « une action en faveur de la prévention de l’extrémisme violent et de la sécurisation des villes en Europe et en Méditerranée  ». Elle avait été suivie le 17 novembre 2017 du Manifeste de Barcelone, intitulé « Sécurité, démocratie et villes : coproduire les politiques de sécurité urbaine  ». Avec cette nouvelle déclaration, l’objectif pour les élus est d’arriver à mieux gérer les futures crises sanitaires et climatiques. « Depuis 2017, beaucoup de choses se sont passées : la pandémie, les attaques informatiques, les conséquences climatiques », a souligné le président de l’EFUS, le Belge Willy Demeyer, bourgmestre de Liège, lors de la conclusion du Forum.

Sujet central

« Nous devons faire plus pour lutter contre le crime organisé », a déclaré la commissaire européenne aux Affaires intérieures, la Suédoise Ylva Johansson. « Et il y a une nouvelle menace numérique : les ransomware (rançongiciels), qui ont augmenté de 300 % pendant la pandémie ». Christian Estrosi, maire de Nice et vice-président de l’EFUS, estime pour sa part nécessaire d’aller « plus vite sur deux sujets : les nouvelles technologies et une politique migratoire efficace et sûre ». Il a redit toute l’utilité que représenterait le recours à la reconnaissance faciale grâce à l’intelligence artificielle pour des questions de sécurité. «  La question de l’immigration est devant nous  », a confirmé Roger Vicot, maire de Lomme (Nord) et président du Forum français pour la sécurité urbaine, ajoutant que « les villes françaises ont joué leur rôle d’accueil mais ne peuvent pas le faire seules  ». «  Le sujet de l’immigration et des réfugiés est un sujet central », a abondé Christian Specht, premier adjoint au maire de Mannheim (Allemagne). « Nous manquons de moyens pour aider les réfugiés », a confié le maire de la ville polonaise de Bialystock, Tadeusz Truskolaski. « Je ne sais pas si l’immigration est un problème ou pas mais c’est un fait et nous n’arrivons pas à le gérer  », a assuré Oriol Amoros, secrétaire général du ministère de l’Intérieur du gouvernement de Catalogne. « Nous avons besoin de politiques sociales. Il faut reconnaître la diversité, les langues, aller vers l’autre, se rencontrer », a-t-il proposé.

Les signataires de l’acte 2 de la Déclaration de Nice sont des villes, communautés d’agglomérations ou régions d’Allemagne, d’Autriche, de Belgique, d’Espagne, de France, de Grèce, de Hongrie, d’Italie, de Lettonie, des Pays-Bas, de Pologne, du Portugal, de la République tchèque, de Roumanie, de Suède et de Suisse.


Sébastien Guiné