COP 26 : la conférence de la dernière chance ?


Economie


5 novembre 2021

La COP 26 se déroule à Glasgow depuis le 31 octobre et jusqu’au 12 novembre. Les dirigeants vont devoir s’entendre sur des mesures beaucoup plus fortes afin de freiner le réchauffement climatique.

"Les décideurs politiques qui se réuniront lors de la COP26 à Glasgow sont appelés d’urgence à apporter des réponses efficaces à la crise écologique actuelle et à offrir ainsi un espoir concret aux générations futures", a déclaré le Pape François lors d’une allocution diffusée sur la BBC, quelques jours avant le début des négociations en Écosse, s’inquiétant de "la dégradation de notre maison".
Dans un court-métrage diffusé par le Programme des Nations unies pour le développement, Frankie le dinosaure interpelle l’Assemblée générale de l’ONU : "J’en connais un rayon à propos d’extinction. Au moins, nous, on avait un astéroïde, c’est quoi votre excuse ? Vous courrez à la catastrophe climatique et pourtant chaque année des milliards de fonds publics sont versés dans des aides aux énergies fossiles. Ne choisissez pas l’extinction".
La première COP, Conférence des Parties (États signataires), a eu lieu à Berlin en 1995, trois ans après la décision des États membres de l’ONU d’agir contre le réchauffement climatique et de se doter d’une Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).
Elles se tiennent normalement tous les ans (la COP26 a été reportée d’un an en raison de la pandémie de Covid-19).L’Accord de Paris, adopté lors de la COP 21 organisée dans la capitale française en décembre 2015, est entré en vigueur le 4 novembre 2016 et a été ratifié par 191 pays.
Il contient un accord universel qui établit des règles afin de maintenir le réchauffement climatique sous la limite des 2°C et, si possible, sous 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle.
Selon le dernier rapport du Groupement d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), publié en août 2021, le monde ne va pas dans la bonne direction.  
"À moins de réductions immédiates, rapides et massives des émissions de gaz à effet de serre, la limitation du réchauffement aux alentours de 1,5°C, ou même à 2°C, sera hors de portée", a souligné le GIEC.
"Dans le cas d’un réchauffement planétaire de 1,5°C, les vagues de chaleur seront plus nombreuses, les saisons chaudes plus longues et les saisons froides plus courtes. Avec une hausse de 2°C, les chaleurs extrêmes atteindraient plus souvent des seuils de tolérance critiques pour l’agriculture et la santé publique", a assuré le GIEC dans un communiqué.
"Mais il ne s’agit pas seulement de température. L’évolution du climat entraîne de nombreux changements qui diffèrent selon la région et qui augmenteront tous avec la poursuite du réchauffement", souligne le GIEC, qui prévoit des inondations et des sécheresses plus intenses dans de nombreuses régions mais aussi l’élévation du niveau de la mer et l’érosion du littoral.
La Chine, pays le plus pollueur de la planète (avec près de 30% des émissions mondiales de CO2), a fait savoir qu’elle s’engageait à atteindre la neutralité carbone "avant 2060". La Russie, autre gros pollueur (4e, derrière la Chine, les États-Unis et l’Inde) a annoncé mi-octobre avoir le même objectif, avec une diminution des émissions de près de 80% d’ici à 2050. L’Union européenne s’est fixée comme objectif d’être le premier continent neutre pour le climat d’ici à 2050.


Sébastien Guiné