La Promenade reste une route à grande circulation


Economie


10 novembre 2021

Christian Estrosi a sollicité à plusieurs reprises le gouvernement depuis janvier 2018 pour obtenir le déclassement de la Promenade des Anglais de la liste nationale des routes à grande circulation. Ce qui permettrait de pouvoir prendre de nouvelles mesures de police et de déviations afin d’apaiser le trafic routier sur cet axe, de lutter contre la pollution de l’air et de protéger le cadre de vie.

Un classement ancien est issu d’un décret ministériel de septembre 1957

Il avait notamment pour conséquence de faire du front de mer une voie prioritaire «  permettant d’assurer la continuité des itinéraires principaux, le délestage du trafic, et la desserte économique du territoire ».
 Jean-Baptiste Djebarri, ministre délégué aux Transports, a confirmé par courrier que le statut administratif de route à grande circulation de la Promenade des Anglais sera maintenu au seul motif de la nécessité de pouvoir assurer le transit des convois exceptionnels d’Ouest en Est sur le département. Autrement dit : il s’agit de la circulation des véhicules de plus de 25 mètres de long et 44 tonnes dont les dérogations de tonnages sont délivrées par le Préfet des Alpes-Maritimes. La configuration actuelle et les caractéristiques techniques des ouvrages d’art (ponts et tunnels) de la voie Mathis ou de l’autoroute A8 ne permettent en effet pas d’accueillir les véhicules au-delà de 48 tonnes.

Le ministre confirme cependant que ce statut de route à grande circulation n’est pas incompatible avec la politique de transition écologique et qu’il « permet à la Ville de Nice de prendre toute mesure destinée à aménager l’espace et restreindre l’accès au trafic routier non polluant ou générateur de nuisances, en interdisant par exemple les flux de transports de marchandises  ».

Le maire de Nice est donc autorisé à prendre tout arrêté de circulation concourant aux objectifs du plan d’amélioration de la qualité de l’air, en cohérence avec le Plan Climat de la Métropole qui vise - 22% d’émissions de gaz à effet de serre et - 44% d’émissions de polluants atmosphériques en 2026, et -55% d’émissions de gaz à effet de serre en 2030 (on appréciera au passage la précision toute technocratique de ces objectifs…)
Cette position «  conforte le choix du maire de Nice de mettre en place une Zone à Faible Emission interdisant la circulation des poids-lourds les plus polluants dès 2022 dans le centre-ville de Nice mais aussi tout le long de la Promenade des Anglais et du Quai des Etats-Unis ».

Le ministre propose aussi que le nombre de convois utilisant la Promenade des Anglais et le Quai des Etats-Unis soit diminué dans le cadre d’une expérimentation en les déviant vers l’autoroute A8 en-dessous de 48 tonnes - voire au-delà au cas par cas – et même par la voie maritime lorsque cela est possible. 
« Je remercie le ministre délégué aux Transports d’avoir tenu compte de notre projet de préservation et de développement durable pour notre front de mer si emblématique » déclare Christian Estrosi. «  Avec cet accord écrit, nous avons désormais toute latitude pour poursuivre la politique d’apaisement de cet axe ouest-est, après avoir sécurisé la circulation des piétons et des cyclistes en réaménageant le trottoir sud et la piste cyclable, livré une nouvelle ligne de tramway et supprimé la circulation de près de 800 bus thermiques par jour ».
Au passage, le maire de Nice salue «  le volontarisme  » de Jean-Baptiste Djebarri dans la réflexion en cours avec la société concessionnaire de l’autoroute A8, ESCOTA, pour supprimer le péage de Nice - Saint-Isidore. Un vieux serpent de mer pour les usagers, qui réclament en vain depuis des années la gratuité du contournement de la ville…


Jean-Michel Chevalier