Les Français aiment-ils vraiment l’économie ?


Economie


12 novembre 2021

Un sondage effectué pour la Banque de France rend compte de la montée des préoccupations environnementales et sociales des Français. Il atteste également des effets de la reprise économique en reflétant un moindre besoin d’information sur la croissance et l’emploi. Enfin, s’il ne laisse pas entrevoir de modifications profondes des comportements dues à la crise, il témoigne d’aspirations plus qualitatives.

Les Français placent en tête de leurs besoins d’information les problématiques de financement à moyen et long terme et l’inflation : financement des retraites (pour 30 % d’entre eux), finances publiques (31 %), évolution des prix (26%). Leur attente d’information sur l’emploi (22 %) et la croissance (17%) recule fortement, dans le contexte d’une reprise économique solide. « Au demeurant, pour une majorité de répondants (62 %), le concept de croissance du PIB est dépassé ou doit être réorienté vers des objectifs sociaux, de bien-être et d’environnement. Plus globalement, l’intérêt des Français pour l’économie remonte d’un point (48 %)  » indique l’institution. 
« La perception de l’augmentation des prix depuis un an est en forte hausse, de façon cohérente avec les derniers chiffres de l’inflation. Pour la grande majorité des répondants, l’énergie est assez logiquement le poste de dépenses ayant le plus augmenté depuis un an. S’agissant de leurs finances personnelles, la crise Covid a renforcé le comportement d’épargne des répondants, une épargne dont la plupart comptent néanmoins faire une utilisation dans les deux ans ». Et en matière de crédit, le surendettement reste un motif de préoccupation pour plus d’un Français sur trois.

Le changement climatique est de loin perçu comme le défi le plus urgent (44%), devant l’exclusion sociale et la pauvreté (17 %). Et pour 47% des sondés, la France n’y est pas bien préparée. Pour une majorité de répondants, la lutte contre les risques climatiques passe d’abord par une réglementation plus stricte de la production. Le chômage et l’impact de la crise sanitaire, sujets cruciaux il y a un an, sont considérés moins urgents en octobre 2021.
L’éducation nationale apparaît comme la priorité n°1 du renforcement de l’action de l’État, suivie par la lutte contre le réchauffement climatique et la réduction des inégalités.
L’adaptation de l’économie à la crise sanitaire n’a pas réellement modifié les comportements. Les modes d’achat et de travail ont été les usages les plus notablement impactés lors des confinements, mais la perception d’un changement durable dû à la crise reste assez limitée.


Jean-Michel Chevalier