Un plan national en faveur des insectes pollinisateurs et de la pollinisation


Environnement


10 décembre 2021

Il y a urgence à traduire dans la réalité ces bonnes intentions pour le futur !

Étape indispensable dans le processus de reproduction sexuée de nombreux végétaux, la pollinisation par l’intermédiaire des animaux est le seul fait des insectes. Sur le territoire national, plusieurs milliers d’espèces jouent ainsi un rôle clé. Si l’abeille mellifère est prépondérante dans la pollinisation des cultures, la participation des insectes sauvages est aussi à prendre pleinement en compte.

Mais nos modes de vie et de consommation ont un impact direct (et négatif) sur ces insectes dont le déclin est observé à l’échelle mondiale par la communauté scientifique : aujourd’hui, une espèce d’abeille et de papillon sur dix est au bord de l’extinction ! Différents facteurs viennent influencer la capacité de survie et de développement des pollinisateurs (disponibilité et qualité des ressources alimentaires et des habitats, pratiques agricoles et la gestion paysagère, rotations culturales et utilisation d’intrants agricoles, changement climatique, prédateurs ou encore les dangers biologiques) etc.

Un plan national en faveur des insectes pollinisateurs et de la pollinisation a été adopté par le gouvernement pour la période 2021 – 2026. Il prévoit d’établir une liste rouge des espèces menacées pour leur offrir une meilleure protection « y compris par voie réglementaire  » et l’intégration des actions favorables aux pollinisateurs dans les pratiques (agriculture, forêt, aménagement urbain, industries, infrastructures de transport, etc.) ainsi que dans les espaces naturels protégés.

« La préservation des insectes pollinisateurs, sauvages et domestiques, constitue un enjeu majeur pour garantir les capacités de production alimentaire d’un grand nombre de cultures ainsi que pour préserver la diversité des espèces animales et végétales essentielles aux équilibres des écosystèmes » rappelle le ministère de l’agriculture. La contribution du service de pollinisation à l’agriculture en France a été évaluée entre 2,3 et 5,3 milliards d’euros par le Commissariat général au développement durable.

L’amélioration des conditions d’accueil des pollinisateurs sur les territoires, le développement des surfaces gérées en leur faveur et la préservation des milieux naturels favorables constituent des leviers importants de protection. Le plan appelle ainsi à une mobilisation la plus massive possible des différents acteurs, publics comme privés, qui dans le cadre de leurs activités, disposent des leviers pour agir.

Le plan national prévoit également la révision de l’arrêté du 28 novembre 2003 relatif aux conditions d’utilisation des produits phytopharmaceutiques en période de floraison en vue de protéger les abeilles et autres insectes.

De très bonnes intentions donc, qu’il reste cependant à traduire dans la réalité, car les résistances sont nombreuses (habitudes professionnelles notamment) et aussi parce qu’en ce domaine sensible la volonté de protection est parfois (souvent ?) passée après le productivisme…


Jean-Michel Chevalier