Les transporteurs craignent la sortie de route


Economie


15 décembre 2021

Pour les professionnels du transport l’explosion des coûts est en train d’anéantir les marges

Alors que le prix du litre de gazole atteint des sommets, les professionnels du transport et de la logistique font part de leur inquiétude.

« L’explosion des coûts auxquels ils doivent faire face sont en train d’anéantir les marges, déjà maigres, du secteur". Alors que le prix du litre de gazole atteint des sommets, les professionnels du transport et de la logistique font part de leur inquiétude. «  L’explosion des coûts auxquels ils doivent faire face sont en train d’anéantir les marges, déjà maigres, du secteur. Les entreprises s’en trouvent évidemment fragilisées. Les donneurs d’ordres devront prendre leur part car, dans le cas contraire, ils risqueraient bien de ne plus trouver beaucoup de transporteurs et logisticiens capables de répondre à leur demande » indique la Fédération nationale du transport routier (FNTR).
Si les professionnels bénéficient d’un système de répercussion en pied de facture des variations des coûts du gazole et du gaz, cette disposition reste avant tout contractuelle et n’est en rien automatique. Même quand elle s’applique, la répercussion ne se fait pas toujours au moment même de la hausse ni au niveau exact de cette hausse. Pour les transporteurs et logisticiens concernés, la facture grimpe très vite pouvant aller jusqu’à des dizaines de milliers d’euros pour une simple TPE ou PME. A noter aussi que les retours à vide, les transports pris en affrètement, etc. ne rentrent pas dans ce calcul de répercussion et sont à la charge exclusive des transporteurs.
Au-delà des carburants, la profession doit faire face à un contexte d’inflation globale de ses coûts qui met à mal des marges déjà réduites, entre 1 à 2% selon la FNTR qui dénonce aussi la multiplication des normes (et des investissements souvent très importants qui vont avec) et une fiscalité qui s’alourdit d’année en année. L’inquiétude grandit et, alors que l’activité est là, «  elle n’en est pas rentable pour autant ».

La dernière étude publiée de la Banque de France montre que la rentabilité moyenne des entreprises de transport est inférieure à celle des entreprises de services en France et, par voie de conséquence, que les défaillances dans le secteur sont plus nombreuses.


Jean-Michel Chevalier