Perdus de vue : les Frondeurs, qui pourrirent le quinquennat de François Hollande en contestant la ligne économique et sociale des gouvernements Ayrault, Valls et Cazeneuve. Parmi ces fortes têtes, Arnaud Montebourg qui vient de faire un petit tour pré-présidentiel - à 200 000 euros paraît-il - avant de constater que sa candidature n’intéressait pas grand monde, pas assez pour se faire rembourser les frais de campagne. Il se retire donc de la course et aura maintenant tout le temps de discuter avec un autre frondeur, Benoît Hamon, (6,3% au premier tour en 2017) qui a de son côté déjà annoncé quitter la vie politique. Tout ça pour ça ?
Transfuges : Un autre cadre du RN qui quitte le navire barré par Marine Le Pen : l’avocat Gilbert Collard rejoint le camp d’éric Zemmour.
Ces départs signent-ils une usure de la patronne du FN ? Les adhérents les plus durs lui reprochent une ligne trop molle, trop "dédiabolisée". Même si elle a pris du champ avec la sphère politique, on peut compter sur la nièce, Marion Maréchal, pour prendre la relève de l’entreprise familiale en cas de gamelle de sa tante.
Gonflée : Christiane Taubira qui est venue ajouter sa candidature au "nom de l’union" alors qu’a priori pas grand monde ne la réclamait. La voilà en piste, à croire à son destin en attendant de voir si la mayonnaise prend enfin.
Opiniâtre : Anne Hidalgo, qui ne réussit toujours pas une "remontada" dans les sondages. Ce n’est pas faute de s’y employer, mais le PS aujourd’hui est devenu inaudible, pour ne pas dire inodore, incolore et sans saveur.
Rusée : Valérie Pécresse tisse habilement sa toile en ménageant la chèvre et le chou dans ses troupes, entre ceux qui revendiquent une droite vraiment à droite et la tendance plus sociale incarnée naguère par Philippe
Séguin. Maligne, elle a taclé en direct à la télé le journaliste Jean-Jacques Bourdin qui vient de toucher le fond de la piscine en étant "provisoirement" retiré de l’antenne. Mais la prise de position de la candidate LR a sans doute parlé aux femmes, le but recherché est atteint.
Boudeur : Yannick Jadot a confondu la tribune de Strasbourg et le palais Bourbon pour se payer le bilan d’Emmanuel Macron. Et il est resté mordicus opposé à une primaire de la gauche qui aurait peut-être permis de donner un nouvel élan. À l’évidence, il n’a pas voulu courir le risque de voir la vie trop en rose Taubira...
Numérique : Jean-Luc Mélenchon, qui apparaît en hologramme, comme le groupe "Abba" de retour après 40 années de silence. L’Insoumis en chef se verrait bien en tête du hit-parade de la gauche, ce qui ne lui donnerait pas automatiquement accès au second tour.
Hitchcockien : Emmanuel Macron fait durer le plaisir pour une fin connue, sa candidature. Il attend pour quitter le costume de président et enfiler celui de candidat. Avec à l’esprit qu’en matière d’élections les "costumes" sont à manier avec beaucoup de prudence, et ce n’est pas François Fillon qui dira le contraire.
Jean-Michel Chevalier