Économie : 2,3 milliards pour les startups industrielles et deep tech


Economie


28 janvier 2022

Le gouvernement a identifié 1 500 startups industrielles et veut les aider à passer un cap

Le gouvernement a présenté un plan stratégique pour faciliter le passage "de l’étape de l’innovation à celle de l’industrialisation" pour les startups du secteur.

L’exemple d’Exotec

L’annonce a été faite le 19 janvier par Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie, et Cédric O, secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique, à l’occasion de la visite à Croix (Nord) de l’usine d’Exotec (système robotisé de préparation de commandes), qui a franchi la barre des deux milliards de valorisation et est devenue la 25ème licorne française, la première industrielle.

« Ruptures technologiques »

« Comme le montre l’exemple d’Exotec, opposer startups et industrie n’a pas de sens. Bien au contraire, les startups industrielles et PME innovantes ont un rôle majeur à jouer dans la reconquête industrielle de notre pays. Alors qu’un tiers d’entre elles sont positionnées sur des ruptures technologiques fortement créatrices d’emplois, nous devons lever les freins au développement, au financement et à l’industrialisation de leurs projets sur notre territoire », a déclaré Agnès Pannier-Runacher.

« Pari des acteurs émergents »

« Cette stratégie incarne parfaitement l’esprit du plan France 2030 présenté par le Président : nous faisons le pari des acteurs émergents et de l’excellence technologique pour relever les défis de notre temps et réindustrialiser nos territoires. (…) Mais les freins à l’industrialisation sont encore nombreux et notre stratégie a vocation à répondre à ces défis spécifiques, tant en termes de financement que d’accompagnement  », a abondé Cédric O.

« Deep tech » ?

Il s’agit pour BPI France, la Banque publique d’investissement, des « startups qui proposent des produits ou des services sur la base d’innovations de rupture. Leur ambition ? S’attaquer à la résolution des grands défis du XXIe siècle : une nouvelle technique pour lutter contre le cancer ou contre le changement climatique, par exemple. Et tous les domaines sont concernés ».

1 500

Le gouvernement français a identifié 1 500 startups industrielles, dont 700 sont des startups « deep tech », ce qui représente 12% de l’effectif des startups françaises. Les deux tiers de ces startups industrielles sont situés en dehors de l’Ile-de-France. Le plan gouvernemental s’articule autour de trois axes et de six mesures avec une enveloppe financière globale de 2,3 milliards d’euros.

Financer l’industrialisation

Le premier axe consiste à financer l’industrialisation des startups et PME innovantes avec un appel à projets « première usine » (550 millions d’euros sur la période 2022-2026), des prêts pour financer des démonstrateurs industriels et des usines pilotes (150 millions d’euros), des financements de fonds propres (1 milliard d’euros) et la création d’un fonds national de venture industriel (350 millions d’euros).

Plus de deep tech

Le plan vise également à renforcer le soutien à l’émergence des deep tech, en prévoyant de consacrer 275 millions d’euros supplémentaires pour alimenter la Bourse French Tech émergence (BFTE) et l’Aide au développement deep tech de BPI France. La BFTE comprend une subvention pouvant aller jusqu’à 90 000 euros et un accompagnement jusqu’à 70 % des dépenses retenues. L’aide de la BPI « finance les dépenses liées aux phases de recherche et de développement  ».

100 sites industriels par an

Le troisième axe est la création d’un guichet unique dédié à l’accompagnement des startups industrielles, piloté par la Mission French Tech et accessible sur le site demarches-simplifiees.fr/commencer/guichet-start-ups-industrielles. L’objectif de ce plan stratégique est, d’ici 2025, de développer environ 100 sites industriels par an et d’accompagner quelque 500 entreprises chaque année.


Sébastien Guiné