TPE : les marges grignotées par le prix de l’énergie


Economie


15 février 2022

Tous les secteurs sont touchés par cette problématique

Selon une enquête menée du 3 au 6 février auprès d’un millier d’entrepreneurs individuels et dirigeants de TPE, l’augmentation du coût des énergies sur les prestations vendues pèse lourdement sur les marges. Le Syndicat patronal des TPE et des indépendants (SDI), qui s’occupe plus particulièrement des toutes petites entreprises, relaie le constat de ses adhérents : les charges générales ont augmenté ces derniers mois de 15 % pour presque huit entreprises sur dix.

«  L’impact de la hausse des énergies (carburant, électricité, gaz) est significatif pour les TPE : 77% des chefs d’entreprise interrogés confirment des conséquences négatives sur leur activité » indique le syndicat alors que « les hausses tarifaires (jusqu’à 5% dans la majorité des cas) sont loin de compenser. L’environnement concurrentiel et la crainte de fixer des prix au-delà des capacités financières de la clientèle contraignent pour l’instant les TPE à une certaine retenue dans les augmentations à répercuter ».

A terme, cette situation soulève une inquiétude sur la possibilité de maintenir un niveau de marge suffisant garantissant leurs capacités de financement du quotidien et d’investissements à terme, ainsi que l’emploi.
« Les TPE n’ont d’autre choix que de répercuter ces hausses de leurs coûts d’achat ou de production sur le consommateur final. Depuis le début de l’année 2022, 61% des responsables de TPE ont procédé à une révision à la hausse de leurs tarifs en majorité dans des proportions moyennes de 1 à 5%  » indique le SDI.

Tous les secteurs sont touchés, que ce soit directement (BTP) ou indirectement (commerces de proximité, commerces alimentaires, professions libérales). Ainsi, 92% des professionnels du secteur CHR déplorent ces augmentations, au même titre que 76% des commerces alimentaires.
Marc Sanchez, secrétaire national conclut : « alors que l’ensemble des candidat(e)s à l’élection présidentielle formulent des propositions d’augmentation du SMIC pouvant atteindre 40% charges comprises, l’augmentation des coûts à la charge des TPE est un très mauvais signal et confirme une méconnaissance totale des réalités économiques du pays ».


Jean-Michel Chevalier