Épargne 2022 : "comment mettre au chaud son bas de laine ?"


Finance


25 février 2022

Comment "flécher" son bas de laine en cette année contrastée ?

Le propre des miracles, c’est qu’ils ont la fâcheuse tendance à ne pas s’annoncer, ni à se répéter à l’infini.

Les performances exceptionnelles réalisées par la bourse de Paris en 2021 (frôlant +30% pour les valeurs du CAC 40) ont donc toutes chances d’entrer comme une heureuse exception dans le Livre des records.
Pour 2022, si personne n’est capable de lire dans le marc de café, les spécialistes se montrent d’un optimisme prudent, en sachant que le rebond que nous venons de vivre ne se reproduira pas avec une telle force cette année.
Cette performance de la place parisienne en 2021 - et des autres bourses mondiales - a jeté une lumière crue sur le petit 0,5% d’intérêt, il est vrai net d’impôts, que délivre le Livret A et plus généralement sur l’épargne réglementée qui reste pingre dans son rendement. Même si dans son infinie générosité Bercy vient de le doubler en le portant à 1%, les placements préférés des Français bons pères de famille sont loin de compenser l’inflation calculée fin décembre à +2,8% par l’Insee sur douze mois.
Ou, autrement dit, on n’a plus aucune chance de "gagner de l’argent en dormant" si l’on n’adopte pas une position plus offensive pour conserver a minima son pouvoir d’achat.

De nouveaux "produits"

Le retour de l’inflation dans les économies occidentales va évidemment rebattre les cartes. Ne serait-ce que parce qu’elle va peser sur les taux directeurs qui, par effet domino, vont à leur tour jouer sur l’activité économique toute entière et sur la dette. Un engrenage inévitable, nonobstant les politiques des états qui veulent initier et accompagner la relance.
Dans ce mouvement général, l’épargnant joue son rôle en contribuant à alimenter le moteur. Ses petits économies font créer avec celles du voisins les grands fleuves qui irrigueront les investissements dans l’immobilier, l’industrie, le commerce, l’innovation, etc.
Alors, égoïstement et individuellement, comment "flécher" son bas de laine en cette année de tous les possibles ?
Vaste question à choix multiples et sans réponse assurée...
"Une gestion prudente de ses liquidités, c’est 30 à 40% sur du réglementé qui a l’avantage de rester disponible à tout moment, le reste pouvant aller vers des placements plus dynamiques mais aussi plus risqués" explique cette conseillère en gestion de clientèle.
Les épargnants peuvent accéder à de nouveaux produits, présentés comme rentables et jusqu’ici réservés aux clients "premium". Tels l’investissement dans le non-coté désormais possible dans l’assurance-vie.
Ou le financement des énergies vertes et des opérations immobilières qui promettent une rentabilité de 5 à 8% environ, net de défaut de remboursement, mais avant impôts.

À chacun donc d’arbitrer et... bonne chance !

L’épargne réglementée

L’épargne réglementée comprend tous les comptes, livrets et autres placements bancaires, dont la législation et le fonctionnement sont strictement identiques d’une banque à l’autre. Il s’agit du Livret A, du LDD, du CEL, du PEL du PEA, de l’assurance-vie… L’état, qui fixe le taux de rémunération, exonère les intérêts de tout impôt. Le plus profitable est le Livret épargne populaire (LEP), dont l’accès est limité par des conditions de revenus. Son taux est passé à 2,2% au 1er février 2022.

Les perspectives

Crainte de l’avenir et non-consommation forcée pendant les confinements : le taux de collecte a fortement augmenté ces deux dernières années. Mais grossir son bas de laine avec le Livret A ne compense pas l’inflation, d’où une perte de pouvoir d’achat sur les sommes déposées. Cependant, l’épargne réglementée est un placement sûr, disponible, qui permet de faire face au coup dur.

La bourse

La bourse est un lieu, dématérialisé, sur lequel s’échangent les titres financiers. Elle donne aux entreprises privées et publiques ainsi qu’à l’état la possibilité de trouver des financements auprès des investisseurs. De la confrontation entre l’offre et la demande dépend la cotation.

Les perspectives

Comme toujours, il faut avoir le cœur bien accroché et faire preuve de patience : le CAC 40 (les plus grandes entreprises côtées à Paris) a ainsi perdu -5,6% en 2020 mais gagné +31,1% (dividendes inclus), l’an passé. Des résultats qui sont évidemment le reflet de la crise sanitaire.
Le CAC a battu son record en début d’année à plus de 7 300 points. Depuis, des prises de bénéfices - c’est le but - et des inquiétudes liées à l’inflation l’ont ramené dans la zone des 6 900 points. Sur la dynamique de la relance, la bourse devrait rester à un niveau élevé en 2022, mais l’inflation, le prix de l’énergie et la situation sanitaire peuvent enrayer sa mécanique.

PER et épargne salariale, pierre

Plan épargne Retraite (PER)

Le PER est un nouveau produit d’épargne dont on "sort" par une rente ou un capital au moment de la retraite. C’est un placement à long terme. Différentes formules sont proposées. Les incertitudes liées à l’avenir du système par répartition (date de départ, nombre d’années de cotisation, démographie...) doivent inciter l’épargnant à se pencher sur les PER. Pour un "complément" de retraite qui sera le bienvenu...

La pierre

Valeur refuge par excellence, elle permet de se constituer un capital et d’investir dans de bonnes conditions "fiscales" dans le neuf ou dans l’ancien. Il faut aussi compter avec l’effet levier.

Epargne salariale, intéressement, participation...

Des pistes à creuser avec des spécialistes.

L’assurance-vie

L’assurance-vie est le premier moyen d’épargne en France :
1 786 milliards d’euros collectés à la fin janvier 2021 ! De nombreuses formules sont proposées (versement d’une rente ou d’un capital) et les risques encourus varient selon le support choisi : les contrats souscrits en euros bénéficient d’un capital garanti, les contrats en unités de compte ou en actions varient en fonction des marchés.

Les perspectives

Les spécialistes s’accordent à dire que les collectes seront encore élevées cette année, mais qu’il ne faut pas s’attendre à ce que les fonds en euros fassent des merveilles. Les unités de compte paraissent plus prometteuses mais restent elles aussi à la merci de la reprise et de l’inflation qui inquiètent les milieux économiques.


Jean-Michel Chevalier