4 mars 2022
« Monsieur le président, vous nous écrivez cette lettre... ». Comme François Mitterrand en 1988, Emmanuel Macron a choisi la voie épistolaire pour annoncer sa candidature à un second mandat à l’Elysée. Dans ce courrier aux Français publié dans la presse quotidienne régionale, le président sortant dessine les grandes lignes d’un programme pour les années à venir. Il met aussi en garde. « Nous connaissons des bouleversements d’une rapidité inouïe : menace sur nos démocraties, montée des inégalités, changement climatique, transition démographique, transformations technologiques. Ne nous trompons pas : nous ne répondrons pas à ces défis en choisissant le repli ou en cultivant la nostalgie ». Cette lettre publiée sur les médias nationaux de Presse Quotidienne Régionale est donc à lire en intégralité sur le journal ou le site de Nice Matin.
La Haute-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Michelle Bachelet a mis en garde hier contre la menace nucléaire qui pèse sur « l’ensemble de l’humanité » suite à l’invasion russe en Ukraine. Vladimir Poutine a en effet annoncé mettre en alerte ses forces de dissuasion. Chacun d’espérer qu’il s’agit-là d’un bluff destiné à impressionner la communauté internationale, qui a condamné l’agression contre Kiev (à l’exception de la Chine et de la Corée du Nord). Mais que le Kremlin conserve le doigt sur la gâchette n’est pas vraiment rassurant, alors que bien évidemment ni l’OTAN ni personne n’a l’intention d’attaquer la Russie. Située dans le centre de l’Ukraine, la plus grande centrale d’Europe, Zaporijia, a été touchée cette nuit par des frappes russe qui ont provoqué un incendie. Les soldats russes ont dans un premier temps empêché les pompiers d’y accéder. Le feu, désormais éteint, aurait concerné un bâtiment administratif et la sécurité serait assurée selon Kiev. Boris Johnson a demandé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU "dans les prochaines heures".
La pression internationale s’accentue autour de Poutine et de ses affidés. La plupart des fédérations sportives ont décidé de ne plus admettre les athlètes et les équipes russes lors des compétitions internationales : football, rugby, Formule 1, badmington, patinage… etc. afin de provoquer un électrochoc dans la population russe. Les sanctions économiques sont encore renforcées, provoquant un isolement quasi total de Moscou, y compris dans les domaines sensibles. Des entreprises (Ikea,Boeing, Apple et d’autres) cessent tout commerce avec Moscou. Emmanuel Macron, qui a gardé le contact avec Poutine, tente de convaincre ce dernier d’observer un cessez-le-feu dans l’attente d’un hypothétique règlement de ce conflit.
Dans un communiqué publié hier, le ministre de l’Économie et des Finances annonce la saisie par les douanes d’un yacht sur le chantier naval de La Ciotat. Le bateau appartient à un oligarque russe, principal actionnaire d’une société produisant du pétrole. Cette saisie, décidée en urgence alors que le yacht s’apprêtait à appareiller, fait partie « de la mise en œuvre des sanctions de l’Union européenne à l’encontre de la Russie » explique Bruno Le Maire dans un communiqué. A Monaco, un autre yacht appartement au milliardaire Sergeï Galitsky, 51 ans, 40ème fortune mondiale selon Forbes, a été empêché d’appareiller par la police maritime monégasque. Il a ensuite été investi par les douanes françaises. Une même opération a été menée hier à Hambourg par les autorités allemandes.
Si le Kremlin ne semble pas dévier de sa ligne agressive, la population russe commence à ressentir les sanctions économiques : 12 % des avoirs ont été retirés en quelques jours des banques devant lesquelles se forment des files de clients inquiets. Les entreprises du pays disposant de devises sont obligées de les convertir en roubles afin de soutenir cette devise qui s’est largement démonétisée en quelques jours (environ -40%). L’épargne des étrangers vivant en Russie est bloquée, les Russes ne peuvent plus envoyer de l’argent à l’étranger. Pour les spécialistes, un défaut de paiement de l’État russe semble inévitable si l’on continue sur la même trajectoire.
A Corte, en Haute Corse, l’Université a été bloquée hier par des étudiants après la sauvage agression dont a été victime la veille Yvan Colonna à la prison d’Arles. Tous les campus ont été paralysés et aucun cours assuré tandis que sur la façade une banderole était déployée sur laquelle on pouvait lire « statu francese Assasinu » (l’État français assassin). Depuis longtemps, des nationalistes réclament le retour en Corse de détenus originaires de l’île. Le berger de Cargèse a été étranglé par un codétenu dans la salle de musculation de l’établissement pénitentiaire. Une enquête pour tentative d’assassinat a été ouverte.
Jean-Michel Chevalier