MaPrimRenov : des résultats mitigés en 2021


Finance


16 mars 2022

Pour la Cour des comptes les résultats ne sont pas à la hauteur des besoins

Grandes ambitions mais piètres résultats : c’est ainsi que l’on pourrait résumer la situation de « MaPrimRenov » destinée à faciliter la rénovation des habitations pour éliminer les passoires thermiques.

Des 644 000 dossiers financés en 2021, seuls… 2 500 logements sont sortis de la zone rouge (notés F, G ou E sur un diagnostic de performance énergétique) au lieu des 80 000 prévus.

Objectif non atteint

La Cour des comptes, qui s’est penché sur ce dossier, a pondu un rapport assez acide sur les résultats concrets de cette prime. Elle considère que son déploiement n’a pas vraiment permis d’améliorer la qualité des travaux effectués et leur contrôle. Le but initial n’est donc pas atteint, et de loin, alors qu’une partie non négligeable du parc immobilier français est concerné et éligible à cette aide.

Pourtant, à l’automne, les magistrats financiers avaient délivré un « satisfecit » d’ensemble à cette prime gouvernementale dont le pilotage est confié à l’Agence nationale de l’habitat (Anah) et qui est financée à hauteur de 2 Md€ dans le cadre du plan de relance.

Ce qui cloche, c’est la modestie de l’aide apportée par rapport aux besoins. Les bénéficiaires ont touché en moyenne 3 200 euros de subvention alors que l’on estime qu’une rénovation globale nécessite entre 40 et 50 000 euros. Ils ont donc tendance de fractionner les travaux (les fenêtres, la chaudière etc.) alors que seule une opération globale serait efficace en matière de chauffage, d’isolation et de transition énergétique estiment les magistrats financiers.

La ministre du Logement Emmanuelle Wargon a reconnu les limites de « MaPrimRenov », la complexité administrative de l’instruction du dossier, tout en précisant que 800 000 nouveaux logements seront concernés en 2022.

Pour les propriétaires, il y a urgence : dès l’année prochaine les logements classés G et E consommant plus de 450 kWh par an seront interdits de location, puis les F en 2028.


Jean-Michel Chevalier