L’État et Nice veulent améliorer la sûreté dans les transports


Economie


18 mars 2022

Une convention de partenariat relative à la sûreté dans les transports a été signée mardi 15 mars entre le ministère délégué aux Transports et la Ville de Nice.

"Aujourd’hui, nous signons une convention de partenariat pour la sûreté dans les transports avec la création d’un groupe local de coordination et d’innovation pour la sûreté dans les transports tous modes, co-animé par l’Etat et la Ville de Nice", a déclaré le maire Christian Estrosi. Cette convention, signée à l’Hôtel de Ville de Nice, doit conduire à la réalisation de plusieurs expérimentations qui à terme permettront d’accroître la sécurité dans les transports en commun.
Pour le ministre chargé des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, cela concerne la lutte contre le terrorisme et la lutte contre la fraude mais également les "comportements anormaux". "À un degré évidemment moins dramatique que les actions terroristes, un des drames pour Luc Lallemand (PDG de SNCF Réseau) et les gens de la SNCF, c’est le colis abandonné", a précisé le ministre. "Je crois que le colis abandonné c’est 50% des aléas d’exploitation. Aujourd’hui, ces nouvelles technologies, l’intelligence artificielle, nous permettent de mieux détecter ces anomalies et de pouvoir y répondre encore plus efficacement. C’est donc tout l’objet de cette première convention sur la sûreté et l’innovation dans les transports que de pouvoir nous doter ici à Nice d’expérimentations. Nous lançons à cette occasion un appel à projets pour trouver les meilleures pratiques et peut-être généraliser, à l’occasion des JO-2024 par exemple, tout l’acquis qui aura été développé ici".

"Démonstrateurs innovants"

Les signataires : Christian Estrosi, Jean-Baptiste Djebbari et Luc Lallemand. ©S.G

Christian Estrosi a indiqué que l’objectif était de "pouvoir présenter localement dès 2022 des démonstrateurs innovants" à Nice. "Quand on fait l’addition entre l’Etat, dans son domaine de compétence, l’autorité organisatrice des transports régionaux et l’autorité organisatrice des transports métropolitains, cela marche. S’il y a bien un domaine dans nos statistiques dans lequel la délinquance est en baisse significative, c’est celui des transports", a souligné le maire de Nice, rappelant que plus de 1 050 caméras avaient été déployées pour la sécurité des usagers du tramway. Il a ajouté que des bornes d’appel d’urgence seraient "très prochainement" déployées dans les stations souterraines de la ligne 2.
Avant la signature de la convention, Jean-Baptiste Djebbari s’était rendu au Centre de supervision urbaine (CSU) de Nice, dans le quartier de la Libération, puis à la gare Thiers où il a rencontré des personnels des différentes unités de la Brigade de sécurisation des transports en commun.

En 2027, moins de retard sur la ligne Marseille-Vintimille

Le ministre chargé des Transports a également profité de son déplacement à Nice pour signer une convention avec SNCF Réseau ouvrant la voie à une modernisation de la ligne Marseille -Vintimille, ce qui se traduira par une baisse significative du nombre de retards. Il s’agit d’un "protocole d’intention de financement pour la réalisation du premier lot du projet haute performance Marseille-Vintimille, sur le tronçon des Alpes-Maritimes", a déclaré Luc Lallemand, PDG de SNCF Réseau.
"Le groupe SNCF participe à hauteur de 103 millions d’euros pour ce lot 1, qui s’élève à 278 millions d’euros. Les deux lots supplémentaires vont bientôt être finalisés", a-t-il ajouté. "Les travaux vont commencer très rapidement et seront terminés en 2027", a précisé M. Lallemand. "C’est un projet emblématique de l’organisation de la signalisation qui implique la réalisation de la commande centralisée du réseau, c’est-à-dire beaucoup moins de postes d’aiguillage et leur digitalisation, la mise en place du système ERMTS (European Rail Traffic Management System) de génération 3, un système de signalisation européen entièrement digitalisé, la numérisation intégrale du système ferroviaire et la disparition de la signalisation latérale, c’est-à-dire les signaux que vous voyez en bordure de voie", a détaillé Luc Lallemand.

"Fiabilité" et "régularité"

Ce projet engendrera, selon lui, "quatre bénéfices structurants pour les clients, les voyageurs et le système ferroviaire dans son ensemble" :"la fiabilité de l’infrastructure", ce qui entraînera moins de retards ; "la régularité des trains" ; "une meilleure interopérabilité avec notre voisin italien", l’Italie installant également de son côté le système ERMTS entre Vintimille et Gênes ; et des actions de maintenance moins coûteuses. Jean-Baptiste Djebbari a souligné que cette digitalisation allait "permettre de mettre plus de trains et donc d’offrir plus de services aux usagers".


Sébastien Guiné