UPE06 : Pierre Ippolito, la jeunesse au pouvoir


Economie


25 mars 2022

Le jeune directeur général du Groupe Ippolito a été élu à la tête de l’UPE06 face à Thierry Teboul. Il remplacera Philippe Renaudi le 1er juillet. Son premier défi : rassembler.

Interview

Quel a été l’élément déclencheur de votre candidature ?

- Ce sont toutes les tensions au sein du patronat, notamment celles liées aux dernières élections consulaires, qui ont fait couler beaucoup d’encre et qui en font encore couler.
J’ai une réelle envie qu’on passe à autre chose et qu’on arrête ces tensions et ces conflits au sein de notre famille entrepreneuriale, qui génèrent des frustrations, des attaques personnelles. Je trouve qu’on ne parle pas assez des problématiques de fond. Quand on voit que l’on vient de traverser plus de deux ans de Covid et que l’on rentre dans une situation géopolitique compliquée, cela me fatigue de voir cela. On en est arrivé à des problématiques de personnes, cela crée des remous et ce n’est pas très constructif. J’ai eu envie de dire qu’il y a une nouvelle génération d’entrepreneurs qui arrivent, qui ont envie de s’engager et qu’il ne faut pas les dégoûter de nos institutions historiques. Je me suis dit que je pouvais être ce porteur de flambeau pour entraîner une nouvelle
génération.

Vous allez donc devoir rassembler dans un premier temps…

- Tout à fait, le premier sujet c’est vraiment de rassembler, de recoller les morceaux. Le vase n’est pas cassé mais il est un peu ébréché.
Ma première mission sera vraiment de rassembler tout le monde derrière moi. Il y a une vraie attente de passer à autre chose. Je l’incarne assez naturellement maintenant à la suite des élections mais il va falloir convaincre et transformer les paroles en actes.

C’est ce sur quoi je vais m’atteler dans les prochaines semaines. Au-delà de ce travail de rassemblement, quels sont vos projets pour l’UPE ?


- J’ai quelques thématiques qui me tiennent à cœur, notamment la revalorisation du patronat parce que si on veut susciter de nouvelles vocations d’entrepreneurs qui s’investissent dans nos institutions et associations, il faut aussi que l’image soit bonne et qu’elle reflète la réalité. Je vais vraiment travailler là-dessus en faisant connaître nos entreprises du territoire, en ouvrant nos entreprises, en faisant plus de visites, en créant des événements, en signant des partenariats avec des médias locaux. Pour que l’entreprise soit dans le quotidien des gens, et dans un quotidien plutôt positif.  
Je trouve qu’il y a une non-compréhension des entreprises par les concitoyens et parfois une peur des médias par les entreprises qui n’est pas forcément légitime. Je voudrais que ces trois mondes arrivent à mieux se connaître. Ensuite, il y a la partie recrutement et formation. Chaque fois que je discute avec un dirigeant d’entreprise, il n’y en a pas un qui ne me dit pas : j’ai des problématiques de recrutement, j’ai des problématiques pour former. C’est un sujet qui s’accélère dans un monde d’incertitudes.

Par rapport à l’image du patronat, des événements sont déjà organisés avec les établissements scolaires. Vous allez continuer dans cette voie ?

- Oui. Il y a des partenariats avec le monde de l’université, les écoles, le monde de la recherche. Ce sont des mondes qui se connaissent peu. L’idée est de se faire connaître. Aller visiter un cabinet d’avocats, un restaurant, une industrie, c’est tout aussi intéressant pour des enfants et des étudiants que des activités plus ludiques.
Tout dépend de la manière de présenter. Je souhaiterais que cela devienne plus naturel envers tous les secteurs d’activité, pour qu’il y ait des échanges et aussi pour créer des vocations.
Cela peut vous marquer quand vous faites des visites passionnantes. Si on ne connaît pas, on ne peut pas être passionné.

Que prévoyez-vous au niveau des statuts ?

- Je ne veux faire qu’un mandat. Il va falloir convaincre et discuter avec l’ensemble des adhérents. Je pense que c’est bien de ne faire qu’un mandat, pour plein de raisons : de rotation, d’énergie, d’essoufflement.
Je suis prêt à étudier la durée du mandat. S’il faut la rallonger, on la rallongera. Le mandat unique est dans mon ADN, cela permet de se concentrer sur une durée déterminée, on peut allouer les
ressources nécessaires dans ce timing-là.

Comment va se passer la transition avec Philippe Renaudi, président de la CCI régionale ?

- On s’appelle assez régulièrement. Mais on se connaissait et c’est simple d’échanger avec Philippe. On commence à travailler ensemble sur les sujets, sur les événements. Il me laisse carte blanche pour prendre des décisions qui auront un impact après le 1er juillet. C’est une transition qui se fera en douceur et sera coconstruite. Je vais bénéficier de son expérience de ces six dernières années pour être opérationnel le plus rapidement possible.

Comment allez-vous vous organiser vis-à-vis de votre société ?

- C’était aussi un point important avant de me lancer dans cette candidature, de savoir si cela était possible par rapport à mon groupe.
Cela fait maintenant trois ans que je travaille sur la structuration donc j’ai plusieurs comités de direction et un encadrement en place et compétent, sur lequel je vais pouvoir m’appuyer.
Globalement je vais pouvoir me libérer du temps.

Propos recueillis par Sébastien Guiné


Sébastien Guiné