A Toulon, Florence Parly s’inquiète de l’imprévisibilité de Poutine


Economie


29 mars 2022

En déplacement à la base navale de Toulon.

Récemment, la ministre des Armées et le chef d’état-major français ont mis en garde contre l’imprévisibilité de Vladimir Poutine.

En déplacement à la base navale de Toulon, la ministre des Armées Florence Parly a estimé que « personne aujourd’hui n’est capable d’anticiper quelles sont les intentions de M. Poutine ».

FAIRE FACE A DE NOUVELLES MENACES

L’absence de victoire militaire rapide en Ukraine, initialement escomptée par Moscou, « rend Vladimir Poutine d’autant plus imprévisible », a ajouté le chef d’état-major français, le général Thierry Burkhard, dans une lettre adressée à ses officiers généraux que la rédaction a pu consulter.

En effet, l’invasion russe, lancée le 24 février, « devait montrer la force de la Russie, c’est l’inverse qui se produit. Cela rend Vladimir Poutine d’autant plus imprévisible », a averti le haut gradé dans cette missive datée du 2 mars.

Il a ajouté : « En cette période extrêmement dangereuse, marquée par une très grande tension, nous devons donc faire preuve d’une vigilance accrue afin de faire face à toute nouvelle menace. Tout peut arriver et nous devons y être prêts  », a-t-il écrit aux officiers généraux.

Et, il détaillé les dispositifs mis en place par l’Armée française : « Outre le renforcement général de notre posture opérationnelle, nous participons activement au renforcement de la posture dissuasive de l’OTAN sur le flanc Est de l’Europe, en étroite collaboration avec nos partenaires stratégiques.

Depuis le 24 février, nous menons des missions de surveillance et de défense aérienne dans le ciel polonais. En Roumanie, nous avons déployé très rapidement le bataillon d’alerte de la Force de réaction rapide de l’OTAN (mission Aigle). En Estonie, nous allons poursuivre notre contribution dans le cadre de la mission Lynx avec un SGTIA et nous avançons le déploiement d’un élément chasse au titre des missions de surveillance et de défense aérienne. En Méditerranée, le groupe aéronaval assure des missions de surveillance et de défense aérienne au-dessus de la Roumanie et de la Bosnie, en appui d’EUFOR Althéa ».

Ainsi, le porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle a été repositionné en Méditerranée centrale pour assurer des missions de défense aérienne au-dessus de la Roumanie.

Depuis quelques jours, Washington et Londres s’inquiètent d’une possible utilisation d’armes chimiques en Ukraine par Moscou.

LE PORTE-AVIONS REPOSITIONNE

Le jour même de la venue de Florence Parly à Toulon, l’armée russe a étendu son offensive à une autre grande ville d’Ukraine, Dnipro (centre), et poursuivi ses bombardements sur des zones d’habitations et des infrastructures civiles, poussant toujours plus de civils à fuir vers l’ouest et les pays européens voisins.

C’est pourquoi, Florence Parly a jugé qu’il fallait « envisager toutes les options », espérant « un cessez-le-feu le plus rapidement possible » et appelant à la « désescalade ».

Dans ce conflit, « la France soutient l’Ukraine, notamment en livrant des armes et du matériel aux armées ukrainiennes », a rappelé la ministre. Florence Parly a ajouté : « La France est également mobilisée à travers l’armée de l’air avec des missions de police du ciel dans les pays baltes et en Pologne ».

«  Ce moment tragique de l’histoire, qui voit l’un de nos grands pays compétiteurs, opter délibérément pour l’affrontement afin d’atteindre ses objectifs, marque une rupture dont nous devons prendre toute la mesure. Plus que jamais, la cohésion nationale est une condition de l’efficacité opérationnelle des armées, dont la mission n’a jamais été aussi claire ni aussi essentielle depuis la fin de la guerre froide : Forces conventionnelles et forces nucléaires s’épaulent en permanence dans le cadre de notre stratégie de défense, pour protéger la France et les Français », conclut le plus haut gradé de l’Armée Française.


Gilles Carvoyeur