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Economie


8 avril 2022

Gaz : il faudra économiser

Après le massacre de Boutcha, les Européens semblent décider à durcir encore les sanctions. Mais iront-ils jusqu’à ne plus importer du tout de gaz de Russie alors qu’ils en sont tributaires à hauteur de 40 % de leurs besoins ? Le président de Engie, Jean-Pierre Clamadieu, a déclaré hier sur les antennes de Radio Classique : « Ce qu’on dit aux dirigeants européens, c’est que si les importations de gaz russes cessaient, nous serions probablement capables d’en remplacer à peu près la moitié ». Mais le reste de nos besoins « devrait être compensé par une réduction des consommations, particulièrement dans les secteurs industriels » qui pèse 25 % de la consommation. Il a estimé nécessaire de refaire nos stocks cet été pour aplanir les difficultés prévisibles l’hiver prochain.

L’indécence de l’ambassade de Russie

L’ambassade de Russie en France a publié un Tweet (depuis retiré) intitulé « plateau de tournage » avec une photo montrant un attroupement de journalistes. Ce cliché suggère que le massacre de civils à Boutcha est une mise en scène. Une «  provocation indécente » pour le Quai d’Orsay, qui a convoqué l’ambassadeur russe pour des explications alors que les médias de son pays, aux ordres du Kremlin, expliquent que les Ukrainiens ont exécuté des civils dans cette ville ou y ont transporté des corps dans le but d’une mise en scène. 410 corps de civils ont été relevés à Boutcha et dans ses environs après le départ des troupes russes. Trente cinq diplomates russes en poste en France ont été priés de faire leurs valises. L’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU) a suspendu hier la Russie de son siège au Conseil des droits de l’homme des Nations unies en raison de l’invasion de l’Ukraine.

Von der Leyen à Kiev aujourd’hui

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé qu’elle se rendrait aujourd’hui à Kiev pour exprimer le «  soutien indéfectible  » à l’Ukraine dans son combat contre l’invasion russe. « Le peuple ukrainien mérite notre solidarité » a t-elle déclaré en conférence de presse, soulignant « les valeurs communes » partagées par le pays envahi et par l’Europe. Elle doit rencontrer le président Zelensky avec le chef de la diplomatie de l’Union européenne Josep Borrell.

Urssaf : nouvel échéancier

Dans le cadre des mesures de soutien aux entreprises touchées par la crise sanitaire du COVID-19, l’Urssaf proposera dans les jours à venir un échéancier de paiement permettant de payer sur une durée adaptée l’ensemble des cotisations et contributions sociales personnelles dues. Cet échéancier portera sur toutes les dettes envers l’Urssaf, y compris pour les entreprises ayant déjà un délai de paiement. En fonction de la situation, ces dettes correspondent aux cotisations sociales non réglées dans le cadre de la crise sanitaire ou au montant des dettes antérieures à la crise sanitaire. Un courriel d’information complémentaire sera adressé pour préciser les modalités

La défense, un vrai sujet

Une enquête « Eurobaromètre » publiée la semaine dernière par la Commission européenne montre que, même avant la guerre en Ukraine, 77 % des Européens étaient « favorables à une politique de défense et de sécurité commune aux États membres de l’UE ». S’ils pensaient que les problèmes les plus importants auxquels l’UE était confrontée au moment de l’enquête étaient l’environnement et le changement climatique (26 %) ; la hausse des prix, l’inflation, le coût de la vie (24 %) et l’immigration (22 %), l’inflation et le coût de la vie (41%), la question de la défense est devenue centrale. L’image de l’UE est également restée stable avec 44 % des sondés qui ont une image positive de l’Union.

Républicains : quelle ligne pour « après » ?

Alors que les sondages la créditent de 10 % des intentions de vote, Valérie Pécresse ne semble pas en position de se qualifier pour le second tour de la présidentielle. Dans son parti Les Républicains, des dissensions sont apparues lors du dernier meeting de la candidate hier soir à Lyon, avec d’un côté le président du groupe LR à l’Assemblée Damien Abad qui estime que « notre droite, parce qu’elle est républicaine et humaine, n’a rien à voir avec l’extrême droite. Elle ne pourra accepter aucun accommodement raisonnable avec M. Zemmour ou Mme le Pen  » tandis que Laurent Wauquiez, le local de l’étape, a renvoyé dos à dos Emmanuel Macron et Marine Le Pen en considérant que les électeurs LR n’ont pas à choisir entre « l’immobilisme  », « la destruction". «  Non, l’avenir de la France ne se résume pas à une alternative entre un soi-disant camp du progrès contre un soi-disant camp du nationalisme ». Au soir du premier tour, en cas de nouvelle gamelle, il pourrait bien y avoir du twist chez les Républicains...


Jean-Michel Chevalier