Droit : Le grand retour du concours d’éloquence Nikaïa


Droit


15 avril 2022

La finale 2022 a eu lieu le vendredi 1er avril au Campus Trotabas

Les éditions 2020 et 2021 de ce concours de plaidoiries, organisé tous les ans par le BDE de la Faculté de droit et Science politique de Nice, avait été annulées à cause du Covid.

La finale 2022 a eu lieu le vendredi 1er avril au Campus Trotabas, trois semaines après les premières sélections, ouvertes à tous les étudiants, quelle que soit leur discipline.
"Quel plaisir de retrouver le temps d’un soir les bancs de la Faculté de Droit de Nice en qualité de membre du jury pour les petite et grande finales du concours d’éloquence organisées par le BDE droit Nice", a commenté sur le réseau social Facebook la députée des Alpes-Maritimes Marine Brenier. "Avec le Doyen Xavier Latour, Marie-Pierre Lazard et plusieurs professeurs de la Faculté, nous avons eu plaisir à écouter et interagir avec les quatre étudiants qui ont particulièrement brillé par leur qualité oratoire". Le jury, également composé du directeur des Petites Affiches, François-Xavier Ciais, a été séduit par les prestations des quatre finalistes.
- La grande finale, dont le sujet était "La polygamie : apologie du communisme ?" a été remportée par Lévana Charbit.
Elle devait se prononcer contre, face à Alexandre Saradjian qui devait défendre le "pour".
- La petite finale, sur le thème "Diviser pour mieux régner", a vu le succès de Constant Richard (pour) devant Béril Karayoun (contre).

"Une expérience formidable"

"Félicitations à Lévana qui remporte la finale, à Constant qui remporte la petite finale ainsi qu’à Alexandre et Béril qui terminent respectivement à la 2e et 4e place. Bravo à tous pour la qualité de vos interventions, prometteuses quant à votre avenir juridique", a relevé Marine Brenier. Lévana Charbit reconnaît avoir été "surprise" par sa victoire. "Non pas que je ne fusse pas satisfaite de mon passage, mais plutôt en ce que j’ai reconnu à mon adversaire un réel talent oratoire d’une telle manière que je n’étais pas capable de pressentir lequel de nous deux était parvenu à emporter les convictions". Elle ajoute ne pas s’être "réellement préparée" pour le concours, qui a été "une expérience formidable". "Je me donnais au maximum 48h pour coucher à l’écrit tout ce qui me passait par la tête en lien avec le sujet et la position que le hasard avait désigné, et le rédiger. Les jours suivants je récitais mon texte et corrigeais certains détails plusieurs fois par jour".

Stratégie

Pendant ses prises de parole, il lui a parfois fallu lutter contre l’envie de rire ("après une blague dissimulée au milieu de la plaidoirie"), gérer le rythme et poser sa voix, "de la bonne manière au bon moment". Ce talent oratoire lui sera très utile pour sa carrière, elle qui souhaite obtenir l’agrégation pour enseigner à l’université, tout en songeant à un avenir politique.
Alexandre Saradjian est lui déjà engagé politiquement et il espère devenir avocat. Afin de préparer la finale, il confie avoir "passé la semaine dans la lecture des pamphlets communistes". Pendant tout le concours, il a peaufiné ses prises de parole en puisant l’inspiration dans le livre du journaliste Mathieu Aron, Les grandes plaidoiries des ténors du barreau. Cette lecture l’a aidé à bâtir une stratégie. "Ma stratégie c’était de choquer, avec un ton un peu plus menaçant". Grâce au concours d’éloquence, Alexandre Saradjian a appris "à moins lire ses notes" précisant "qu’en politique et dans les formations juridiques, on lit beaucoup". Cette aventure aura aussi été l’occasion pour lui de "voir une nouvelle forme de dire le droit, de sortir du cadre théorique".


Sébastien Guiné