Les nouveaux défis du président Macron


Politique


25 avril 2022

Emmanuel Macron a donc retrouvé son fauteuil élyséen pour cinq nouvelles années

Avec ce second quinquennat, c’est une nouvelle page qui s’ouvre pour notre pays et pour Emmanuel Macron.

Mais elle n’est pas tout à fait blanche puisqu’en bons comptables les Français vont y reporter les sujets, problèmes et les difficultés qui n’ont pas été résolus ces cinq dernières années : la transition écologique car la maison continue de brûler, la réforme des retraites présentée comme incontournable, le pouvoir d’achat qu’il faudra a minima maintenir nonobstant le retour de l’inflation, un vivre ensemble ayant tendance à s’éparpiller façon puzzle selon l’âge, la condition sociale, la situation géographique, etc.

Heureusement, les bonnes volontés sont nombreuses à vouloir s’atteler à la tâche : le Rassemblement national et les Insoumis briguent Matignon et une cohabitation. Ils ont évoqué à la télévision, quelques minutes seulement après la réélection du président sortant, un « troisième tour » avec les législatives qui, dans leur esprit, effacerait le résultat de cette présidentielle. Ils ne contestent pas le résultat bien sûr. Mais ils se livrent, comme Les Républicains d’ailleurs, à de savantes additions des scores de ceux qui n’ont pas voté Macron ou qui ont glissé un bulletin blanc ou nul dans l’urne pour amoindrir le résultat d’hier soir et faire un procès en légitimité à celui qui a tout de même rassemblé sur son nom 58,5 % des voix.

Malgré ces contorsions politico-politiciennes des soirées électorales, Emmanuel Macron retrouve donc son fauteuil élyséen après une nouvelle et indiscutable onction du « peuple » qui, avec douze candidats au premier tour, a eu un large choix pour faire son « bon choix » avant de le préférer largement à Marine Le Pen au second tour. Cela rappelé, le plus dur reste à faire, et l’heure n’est pas à la griserie chez les supporters du président. Ils savent bien que, cette fois, il n’y aura pas de façon automatique une vague « marcheuse » en juin pour donner une majorité à l’Assemblée. Qu’il n’y aura pas d’état de grâce, pas de « cent jours ». Que les oppositions, fortes de leur implantations locales, vont tout faire pour se refaire une santé.

Par une attitude ressentie comme arrogante parfois – souvenez-vous du Jupiter de 2017 –, par des rendez-vous manqués comme un versant social plus affirmé pour compenser l’inclination néo libérale de sa politique, Emmanuel Macron a attiré sur sa personne une petite détestation qui s’est affichée en jaune sur les ronds points avant de se retrouver chez les Antivax et dans d’autres catégories protestataires. Il devra s’en souvenir pour ne pas décevoir ceux qui ont glissé « malgré tout » un bulletin à son nom dans l’urne ce dimanche.

A lui d’écrire une nouvelle page.
Il ne risque pas de manquer d’inspiration : l’économie, le social, l’écologie et la guerre en Ukraine sont des chapitres imposés de cette histoire qui ne fait que (re)commencer.


Jean-Michel Chevalier