Hôpital : la feuille de soin du Sénat (1)


Santé


26 avril 2022

Le Sénat a constitué une commission d’enquête sur la situation de l’hôpital en France.

À la demande du groupe Les Républicains, le Sénat a constitué une commission d’enquête (1) sur la situation de l’hôpital et le système de santé en France. Après quatre mois de travaux, elle appelle à « redonner du souffle » à l’hôpital en lui laissant davantage de liberté et d’autonomie dans son organisation, en lui attribuant des moyens proportionnés aux défis de santé actuels, et en redessinant sa place au sein du système de soins.

Pour les sénateurs, les concertations du « Ségur de la santé » ont certes conduit à des revalorisations salariales « dont chacun s’accorde à reconnaître l’ampleur sans précédent. Déjà prévues, pour certaines, en réaction au mouvement social de la fin 2019, elles sont pourtant apparues comme trop tardives au regard de l’ancienneté de la crise de l’hôpital ». S’il y a eu rattrapage salarial par rapport aux pays comparables à la France, notamment pour les infirmiers dont la rémunération se situe en queue de peloton, la commission d’enquête regrette le saupoudrage de ces mesures au fil des années 2020 à 2022 et « leur extension sans réflexion d’ensemble et par à-coups ». Des insatisfactions demeurent sur le champ des bénéficiaires et certains personnels – les praticiens en poste avant 2020 par exemple – « se sentent peu pris en compte dans les priorités retenues ».

La commission souligne que «  le fonctionnement de l’hôpital repose encore trop souvent sur la bonne volonté des personnels et sur une morale du dévouement, voire du sacrifice, qui peut induire un contournement des obligations légales et réglementaires en matière de travail ». Les heures supplémentaires et le temps de travail additionnel, «  d’usage très courant à l’hôpital  », doivent être mieux pris en compte et encadrés. Les indemnisation du travail de nuit et de week-end, fixées pour certaines il y a une vingtaine d’années, doivent être «  rehaussées ». « Face au sentiment de perte de sens, largement exprimé par les personnels, il est nécessaire de remettre le soin au cœur des métiers hospitaliers qui s’en sont trop éloignés faute de disponibilité suffisante pour s’y consacrer  ».

(Lire la partie 2 "Redonner du ‘peps’ aux hospitaliers (2, fin)" par ici)

(1) Présidée par Bernard Jomier, sénateur de Paris, du groupe socialiste, écologiste et républicain. Rapporteur Catherine Deroche, sénatrice de Maine-et-Loire (Les Républicains).


Jean-Michel Chevalier