28 avril 2022
Petit guide pour ceux qui voudraient mettre en place cette idée verte en copro !
Lorsqu’on vit en copropriété, il n’est pas rare d’avoir envie d’un espace de vie sain et convivial. L’idéal dans ce cas ? Opter pour des jardins partagés et des pratiques raisonnées, comme le compost ! Celui-ci permet en effet de revaloriser les déchets et d’obtenir un engrais naturel qu’il est alors possible de réutiliser pour les plantes, les fleurs des habitants ou les espaces verts communs. Mais comment s’organiser et mettre en œuvre ce genre de pratiques ? Cotoit, syndic de copropriété, donne des conseils pour s’orienter vers la copro verte de demain et installer un compost et un jardin collectif dans sa copropriété.
Une étude de l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) révèle chaque ménage français produit près de 570 kilos de déchets par an.
Les ordures ménagères représentent un tiers de ces déchets. Réduire le volume des déchets est un geste simple et citoyen qui permet de préserver la planète, mais aussi de réduire les coûts liés à leur traitement pour les collectivités.
Ceci peut passer par le compostage, qui consiste à décomposer les déchets organiques de façon naturelle pour produire un terreau fin et riche en nutriment pour les plantes. Cette solution est aujourd’hui de plus en plus choisie par les Français, dont ceux habitant en copropriété. Ainsi, des bacs à compost collectif sont de plus en plus fréquemment installés dans les copropriétés.
Au-delà de leur aspect écologique, ces bacs permettent de vivre une expérience collective, enrichissante et ludique. Chacun peut participer et faire une action en faveur de l’environnement. Du bien-vivre ensemble particulièrement apprécié par tous les habitants de l’immeuble !
Avant d’aborder ce type de projet, il est fortement recommandé de sonder en amont ses voisins pour garantir un nombre de participants qui alimenteront le composteur et choisir un emplacement pouvant accueillir les bacs. Il faut en effet que cette installation rassemble un maximum de volontaires et de résidents désireux d’y participer pour une action commune valorisée.
Pour rendre l’idée séduisante, il est important de bien se renseigner en amont, de vérifier la faisabilité du projet, l’emplacement, le prix, le travail d’entretien, etc. Plus le projet est clair, plus il sera facile de trouver des copropriétaires volontaires.
Autre conseil pour mener le projet à bien : en parler à ses voisins et laisser l’idée faire son chemin dans leur tête, en les informant notamment sur les avantages et les bonnes pratiques en matière de compostage. Certaines communes ou associations proposent d’ailleurs des ateliers sur le compostage.
Comme l’installation de bacs de compostage concerne les parties communes, une fois l’idée présentée aux autres copropriétaires, la proposition doit être votée lors de l’assemblée générale, à la majorité absolue recommandée.
Règle 1 - Varier la nature des déchets. Alterner l’apport d’azote, de carbone, de déchets secs et humides.
Règle 2 - Couper ou broyer les déchets apportés : plus ils sont petits, plus ils se décomposent facilement.
Règle 3 - Mélanger les nouveaux déchets avec les couches précédentes dans le composteur.
Règle 4 - Arroser avec de l’eau de pluie si le compost est trop sec.
Règle 5 - Apporter de la matière sèche (papier, cartons sans encre, feuilles sèches, etc.) si le compost est trop humide.
Règle 6 - Oxygéner en cas de mauvaises odeurs, retourner le tas et incorporer de petits branchages fins et secs.
Règle 7 - Ajouter un activateur de compost comme l’ortie si le compost ne prend pas ou si l’on constate la présence de moucherons.
Pour faire respecter ces différentes règles, il est nécessaire de communiquer sur l’utilisation du compost : déchets qui peuvent y être déposés et déchets non recyclables (comme les viandes, poissons, agrumes, plantes malades, produits chimiques, etc.). Pour un maximum de clarté, il ne faut pas hésiter à afficher des informations et à en distribuer dans les boîtes aux lettres des copropriétaires.
Un jardin partagé dans une copropriété est synonyme de partage et de convivialité. C’est un lieu d’échanges et de créativité entre voisins, l’occasion parfaite pour cultiver le bien-vivre ensemble, toutes générations confondues. Culture de produits frais, bio, locaux, activités pédagogiques avec les enfants, discussions entre voisins : un jardin partagé offre de nombreux avantages.
Comme pour le compost collectif, avant de soumettre le projet à l’AG, il est conseillé de soumettre l’idée à ses voisins en amont. Un dossier solide sera toujours un atout pour les séduire :
Combien de personnes comptent s’investir dans le projet ?
Quels sont les installations et les frais à prévoir ?
Où sera installé le jardin ?
La récolte sera-t-elle partagée ? Si oui, comment ?
Qui entretiendra le jardin en période estivale ?
Une fois le projet élaboré, un vote en assemblée générale doit être organisé pour valider l’installation du potager collectif dans les parties communes de la copro (double majorité).
Si le jardin est partagé par tous les copropriétaires, chacun d’entre eux sera titulaire des mêmes droits et obligations. Dans ce cas de figure, le règlement de copropriété doit être modifié, en précisant les règles d’usage du jardin et en annexant un plan matérialisant le jardin (facultatif). Les quotes-parts et l’état descriptif de division restent inchangés.
Si le jardin n’est pas partagé par tous les copropriétaires, il deviendra une partie commune « spéciale ». Il faut là aussi modifier le règlement de copropriété. L’état de répartition des charges doit tenir compte de cette particularité, en administrant des charges spéciales pour les copropriétaires « jardiniers ». Les quotes-parts et l’état descriptif de division sont modifiés.
Conseils pour un jardin partagé réussi
Echanger sur les intentions de chacun (fruits, légumes, récolte partagée ?).
Utiliser des outils de conversation pour faciliter les échanges entre les différents jardiniers.
Responsabiliser les jardiniers sur l’entretien (utilisation des outils, de l’eau, des engrais, etc.).
Délimiter les espaces à jardiner (éviter l’empiètement sur des espaces réservés).
Définir des accès faciles (ne pas encombrer les différents accès au jardin).
Favoriser la mutualisation des accessoires et de l’outillage de jardin, etc.