Paiement : Apple en « position dominante »


Finance


4 mai 2022

« Les paiements mobiles jouent un rôle d’une importance croissante dans notre économie numérique (…) Il est essentiel que les consommateurs bénéficient d’un paysage des paiements concurrentiel et innovant Nous disposons d’éléments nous indiquant qu’Apple a restreint l’accès de tiers à la technologie clé nécessaire pour développer des solutions de portefeuilles mobiles concurrentes sur les appareils d’Apple » assure Margrethe Vestager, vice-présidente de la commission européenne. « Nous considérons qu’Apple pourrait avoir restreint la concurrence, au profit d’Apple Pay, sa solution propriétaire. S’il était confirmé, un tel comportement serait illégal au regard de nos règles en matière de concurrence. »

Ce n’est pas la première fois que le géant californien – et les autres poids lourds du commerce électronique – se font tirer les oreilles par Bruxelles. Captation des données personnelles des consommateurs, orientation des recherches vers leurs propres sites par les moteurs de recherche… les griefs sont connus. Le régulateur et ces grandes entreprises continuent leur jeu des gendarmes et des voleurs avec, quand même, quelques avancées pour le grand public.

Dans le cas présent, Apple Pay est la solution propriétaire d’Apple en matière de portefeuilles mobiles, installée sur les iPhones et les iPads. Elle permet d’effectuer des paiements mobiles dans des magasins physiques et en ligne. Les iPhones, iPads et logiciels d’Apple forment pour la commission un « écosystème fermé » dans lequel Apple contrôle chaque aspect de l’expérience des utilisateurs, y compris l’accès des développeurs de portefeuilles mobiles.

La Commission estime donc que la position dominante d’Apple sur le marché des portefeuilles mobiles sur son système d’exploitation iOS « restreint la concurrence, en réservant à Apple Pay l’accès à la technologie NFC. Une telle situation produit des effets d’éviction pour ses concurrents, affaiblit l’innovation et restreint le choix des consommateurs ». S’il était confirmé, « ce comportement serait contraire à l’article 102 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne qui interdit d’exploiter de façon abusive une position dominante sur le marché  ».


Jean-Michel Chevalier