En attendant Godot


Economie


12 mai 2022

L’edito et les bons mots de JMC c’est le vendredi, bonne lecture !

Quand les gazetiers citent "une source proche de..." ou "de source sûre", cela signifie généralement que leur témoin n’est pas de toute première main, mais que l’information qu’il fait circuler est crédible et partagée par ce que Raymond Barre appelait le "microcosme".
Donc, "de source proche" d’Emmanuel Macron, nous savons que celui-ci se fait des cheveux blancs pour trouver le bon prochain Premier ministre. Idéalement, ce serait une femme de gauche, compatible avec "Renaissance" et aux idées du big boss de l’Élysée, et qui n’effaroucherait pas trop ce qu’il reste de Républicains.
Autant dire, un oiseau rare, que l’on ne trouve pas sur la première branche venue. Si l’on élargit à un homme le même profil, les "papabiles" ne sont pas encore légion, encore que l’on puisse peut-être puiser parmi les transfuges du PS, genre le sérieux Bernard Cazeneuve, ou Manuel Valls, toujours candidat à un hochet, de quel côté qu’il soit des Pyrénées, pourvu que cela brille.
Que le président réélu nous permette de lui dire de se hâter lentement. Car, sans nouveau Premier ministre à dégommer à longueur de journée, les oppositions ont finalement peu de prise pour critiquer une action réduite aux affaires courantes, soit à presque rien aujourd’hui. De droite ou de gauche, plus ou moins extrémistes, elles peuvent donc consacrer toute leur énergie à se chamailler entre elles. Pour l’exécutif, c’est tout bénéfice et cela ressemble au calme qui précède la tempête.
Ensuite, à quoi sert de trop élucubrer sur une liste de candidats à Matignon et de décevoir ensuite les prétendants. Le futur Premier ministre pourrait avoir une espérance de vie limitée si le résultat des prochaines législatives devait tout chambouler sur son passage. Genre imposer une cohabitation avec Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen, ce qui ne correspondrait pas au premier choix du Jupiter élyséen...
"De source sûre", il faut donc dans cette affaire prendre son temps, être davantage tortue que lièvre, même si nous brûlons d’impatience de connaître celui (ou celle) qui s’attirera les foudres de l’opinion dès sa nomination, qui pliera sous le poids du travail, qui consacrera une partie de son énergie à ne pas glisser sur les peaux de banane déposées sur son chemin de Canossa, voire à ne pas s’auto prendre les pieds dans le tapis car cela s’est déjà vu.
En attendant, les candidats s’activent à candidater dans les 577 circonscriptions. Les parachutés arrivent avec leurs gros sabots, sous les cris de sortants évincés dont le bail n’est pas renouvelé par les instances des partis. "De source sûre", le monde d’après
ressemble encore au monde d’avant...

Il était une fois dans une demeure une petite souris et un gros chat qui vivaient en bon voisinage jusqu’au jour où le matou croqua la demoiselle trotte-menu. "C’était elle ou moi", se justifia t-il de son crime. Toute
allusion à la Russie et l’Ukraine serait bien sûr totalement fortuite.


Jean-Michel Chevalier