Une cuisine planétaire aux petits oignons...


Economie


25 mai 2022

Si ce printemps nous offre des températures plutôt estivales, il n’en sera sans doute pas de même à l’automne lorsque les effets de la guerre en Ukraine sur notre économie - et sur notre mode de vie - se feront ressentir dans toute leur force.
Outre les prix des carburants à la pompe, du gaz et du fioul domestique qui vont logiquement continuer à grimper du fait des menaces géopolitiques sur l’approvisionnement, il est à craindre que d’autres produits suivent le même chemin. En particulier ceux du secteur alimentaire, qui sont aussi dépendants de l’énergie (transport, chauffage de serres, labours, etc.). Les premiers soubresauts des divers indices indiquent déjà que la salade de pâtes va devenir un plat hors de prix puisqu’il faudra, dans sa composition, à la fois des céréales et de l’huile de tournesol (1). Deux denrées dont les prix explosent. Si les silos de blé sont encore pleins cette année, le ralentissement de la production en Ukraine va obérer la récolte 2023, et c’est (peut-être) la raison pour laquelle une omelette aux truffes sera moins chère à la carte que des spaghettis au pesto...
Comme à chaque crise, l’état viendra bien sûr à la rescousse des plus faibles. Mais il a déjà tellement tiré sur le chéquier du "quoiqu’il en coûte" avec la pandémie, ses comptes sont tellement dans le rouge... Ajoutez qu’avec l’inflation proche de 5% actuellement nous arrivons à la fin des intérêts d’emprunt négatifs (-0,5%) qui faisaient qu’un pays remboursait moins que ce qu’il levait sur les marchés. Ce sera donc bientôt le retour à une situation plus "orthodoxe" sur les marchés, mais cela coûtera beaucoup plus cher au Trésor. Le prix de l’argent emprunté limitera forcément l’action publique et ses investissements qui se traduisent par des
emplois et de l’activité pour nos entreprises.
oOo
Chacun a ses problèmes particuliers : dans la région d’Ottawa, des éleveurs se désolent de perdre leur vétérinaire spécialiste dans le soin des chevaux parce que celle-ci ... ne parle pas assez bien le français. Son permis de travailler lui a donc été retiré. Là-bas, on ne rigole pas avec le bilinguisme. Mais a t-on demandé leur avis aux équidés, qui sont les premiers intéressés ?
Il y a longtemps, l’empereur Charles Quint avait contourné cet épineux problème en déclarant : "Je parle espagnol à Dieu, italien aux femmes, français aux hommes et allemand à mon cheval".
De cette façon, il était sûr de se fâcher avec tout le monde !
J.-M. CHEVALIER
(1) Heureusement, il y a l’huile d’olive ;-)


Jean-Michel Chevalier