13 juin 2022
L’offre de cale a été réduite de 30% dans les ports de Calais et de Douvres.
Depuis plusieurs semaines, un nombre important de professionnels du transport routier rencontre des difficultés importantes dans la traversé de la Manche. Cette situation, préoccupante, entrave l’activité économique et la fluidité des échanges entre la France et le Royaume-Uni.
D’une part, la compagnie P&O ferriers a mis fin au contrat de 800 salariés. La raison évoquée est le sauvetage des 2 200 emplois restants, mais « l’offre de cale » a été réduite de 30% dans les ports de Calais et de Douvres, ce qui ne fait pas l’affaire des transporteurs.
« Ni les autres compagnies maritimes opérant à Calais et Dunkerque ni le tunnel sous la Manche ne peuvent absorber le report des clients » constate la Fédération nationale du Transport Routier (FNTR). « Concrètement, les transporteurs font face à des temps d’attente très importants, des désordres d’organisation logistique aux conséquences économiques lourdes ainsi que des risques liés à la pression migratoire à Calais ».
D’autre part, la fluidité à Douvres rencontre des difficultés. Les conducteurs attendent dans des conditions difficiles de 5 à 24 heures aux abords du port (comme sur l’autoroute M20) avant de pouvoir revenir en France. Cela pénalise les entreprises de transport et la performance logistique pour les clients. Certains conducteurs refusent même désormais de faire les trajets avec le Royaume-Uni assure la FNTR.
Ces difficultés interviennent dans un contexte de contraintes lié à la pénurie de conducteurs et l’augmentation du coût des carburants. La FNTR a alerté les autorités françaises sur l’urgence de prendre attache avec le Royaume-Uni pour que les autorisations nécessaires à la reprise de navigation soient attribuées sans délais aux trois navires de P&O affectés à la liaison Calais-Douvres. « Le retour de la fluidité à Douvres est impérative » conclut le syndicat professionnel. Espérons qu’entre deux cocktail l’équipe de Boris Johnson trouve le temps de se pencher sur la question...
Jean-Michel Chevalier