En cherchant bien, on trouve moyen de s’agacer...


Economie


17 juin 2022

L’edito hebdo de Jean-Michel Chevalier

Alors que d’ici 2035 le prix du litre d’essence aura vraisemblablement mis tout le monde "au pas" et au vélo, l’Europe a signé pour cette échéance toute proche la fin de la fabrication des moteurs "thermiques", comprendre fonctionnant au Sans Plomb ou au gazole. Très bien. Il reste juste à espérer que, d’ici là, les capacités du réseau électrique seront en mesure de prendre le relais pour recharger les batteries des voitures. On verra bien...

Dans cet acte fort de transition écologique, qui va remiser au musée nos vieilles Twingo et autres DS fonctionnant au pétrole, un passe-droit est, fort judicieusement, prévu pour nos amis qui aiment les autos de sport et de luxe. Après 2035, une dérogation leur permettra de s’acheter malgré tout des bolides fonctionnant au pétrole, ce qui leur permettra de continuer à casser les oreilles des piétons dans la rue et de brumatiser leurs poumons aux particules fines. Seule condition pour ce privilège : être en mesure d’inscrire sur le chèque 100 000 euros ou beaucoup plus. Voilà qui n’est que très cohérent, très juste socialement, très correct du point de vue environnemental.
Cela fait penser à nos amis allemands, de grands écolos sur le principe, mais qui continuent à autoriser la non-limitation de vitesse sur des tronçons de leurs autoroutes, à fabriquer des voitures parmi les plus puissantes du monde, et à produire de l’électricité à partir du charbon, grand émetteur de CO2 dans l’atmosphère.

Toujours au chapitre "Faisons une fleur à la nature", on apprend dans une gazette campagnarde la replantation de 70 mètres de haies entre deux champs. C’est une bonne nouvelle, qui a mobilisé une vingtaine de volontaires. Mais pas un mot sur les kilomètres de buissons qui continuent à être arrachés pour permettre aux tracteurs et engins agricoles, toujours plus gros, de manœuvrer sur les parcelles.

Dans le même ordre d’idées des petites choses qui agacent, après le "brillant" parcours de l’équipe de France en Ligue des Nations qui se retrouve bonne dernière de son groupe après deux matchs (très) nuls et deux défaites, Didier Deschamps serait sans doute bien inspiré de rappeler Michel Platini. Au tribunal suisse devant lequel il s’explique sur le paiement suspect de généreux honoraires, l’ancien numéro 10 mythique des Bleus prouve qu’il n’a rien perdu de l’art du dribble, du contre-pied et de l’esquive.

Quant aux Législatives, comme d’habitude au soir du premier tour, tout le monde a gagné et personne n’a perdu. Ceux qui ont pris une déculottée voient dans leur défaite des raisons d’espérer pour l’avenir, sauf éric Zemmour qui devrait disparaître des écrans radar pour quelque temps au moins.
Ceux qui "balottent" tremblent encore en attendant le verdict (sans appel possible) de dimanche prochain.
"Vox populi, vox dei", mais cela ne consolera évidemment pas les battus...
J.-M. CHEVALIER


Jean-Michel Chevalier