Un nouveau projet pour la Gare du Sud de Nice : « Mediterraneo »


Economie


17 juin 2022

Après des mois difficiles, marqués par des départs d’enseigne et une attractivité en berne, la Gare du Sud a enfin un nouvel horizon : toutes les saveurs de la Méditerranée.

Le nouveau projet a été dévoilé jeudi par Christian Estrosi aux côtés de Renato Iera, co-fondateur, avec son frère et sa sœur, des enseignes IT (Italian Trattoria), Strada et IT Villagio. «  Dans le cadre d’une recherche très large des opérateurs susceptibles d’être intéressés par la reprise du site, offrant tout à la fois les garanties financières et professionnelles pour faire vivre durablement le projet, je vous annonce que la Ville de Nice, à l’occasion du Conseil municipal qui se réunira à la fin du mois de juin, a décidé de retenir le projet porté par le groupe familial de M. Renato Iera, qu’il détient avec son frère et sa sœur », a annoncé le maire de Nice.
Au cours d’une conférence de presse à l’Hôtel de Ville, il a précisé que le bail emphytéotique administratif avait été cédé par Urban Renaissance Développement, bailleur depuis 2019, au groupe Iera et qu’il appartenait désormais au Conseil municipal de valider cette cession. Le groupe Iera est « un groupe bien connu des Niçois et au-delà de Nice puisqu’il est le patron de toutes les enseignes IT (Italian Trattoria), déjà présente à la Gare du Sud et qui fonctionne remarquablement bien », a ajouté Christian Estrosi.

« Travaux nécessaires »

« C’est avec un nouveau concept essentiellement tourné vers la cuisine des rives de la Méditerranée qu’ils souhaitent donner à la Gare du Sud l’envergure et l’attractivité qu’elle mérite. Nous voulons faire de cette halle magnifiquement restaurée un lieu de retrouvailles et un vecteur d’emplois avec des animations et de la formation professionnelle. Il y a des travaux qui sont nécessaires pour permettre au projet de trouver toute sa dimension avec un souhait fort de végétaliser encore davantage le site et d’offrir plus de places assises », a détaillé M. Estrosi, qui prévoit que « tout sera opérationnel avant la fin de l’année ». Renato Iera a ensuite présenté son projet, Mediterraneo, dont l’idée remonte à 2018, lors d’une première visite à la Gare du Sud. « Je voulais rendre hommage à la culture et à la gastronomie méditerranéennes. La cuisine de Mediterraneo sera le reflet de cette diversité », a-t-il confié. « Vous allez pouvoir y découvrir une partie des plats du bassin méditerranéen, qui seront représentés par la cuisine libanaise, la cuisine espagnole, la cuisine orientale, la cuisine grecque, la cuisine italienne et, évidemment, on rendra hommage à la cuisine nissarde  ». La cuisine proposée sera « sincère, populaire et authentique ». « Toutes les recettes seront élaborées à base de produits frais, elles seront à prix abordable et fidèles aux recettes traditionnelles ».

« Améliorer le confort »

La nouvelle Gare du Sud sera « également un lieu de vie, d’éveil, de transmission, d’emploi et de divertissement  », a poursuivi M. Iera. «  Le lieu sera lieu pensé pour tous mais tout d’abord pour les Niçois, avec à l’étage des espaces dédiés aux associations culturelles et artistiques de la ville et du quartier. Ce sera un lieu d’éveil et d’apprentissage puisque nous allons créer une école de formation qui sera un incubateur de talents pour tous les passionnés de cuisine ».
Enfin, il prévoit des animations, des concerts, des spectacles et des expositions. De 180 à 200 emplois directs devraient être créés. Le groupe IT a ouvert son premier restaurant en 2014 et il en compte actuellement 54 en France, avec 1 200 personnes y travaillant.
La famille Iera est également présente aux États-Unis avec un restaurant à Miami et bientôt trois autres dont un à New York, et prochainement en Espagne, à Madrid.
Interrogé sur les problèmes de chauffage et de rafraîchissement à la Gare du Sud, Renato Iera a expliqué être déjà en contact avec des bureaux d’étude climatique à ce sujet. « On sait pertinemment qu’on doit améliorer le confort de nos clients. Cela fait trois ans qu’on est là, on a l’avantage d’être le local de l’étape finalement. Les problématiques, on les connaît  », a-t-il relevé. Christian Estrosi a commenté qu’avec Urban Renaissance, « il y a vite eu des défaillances sur l’animation, sur l’événementiel et sur les travaux (rafraichissement en été, chauffage en hiver et isolation), des choses qui étaient contenues dans le cahier des charges. Et même s’il y a eu les confinements, c’était une entreprise implantée ailleurs, suffisamment solide pour se donner les moyens de rebondir. De toute évidence, ils n’en avaient pas l’ambition  ».
Il reste encore aux autres enseignes de la halle à résoudre leur contentieux avec l’ancien bailleur.


Sébastien Guiné