Canicules : Comment rafraîchir nos villes ?


Droit


24 juin 2022

Il y a un an, l’ADEME faisait déjà des propositions pour répondre à cette problématique

Le gouvernement a promis 500 millions d’euros pour aider les villes à lutter contre les îlots de chaleur et ainsi limiter les effets des canicules. Il y a un an, l’ADEME faisait déjà des propositions dans ce sens.

« Particulièrement vulnérables »

« Nos territoires sont confrontés de façon croissante aux vagues de chaleur. Les conditions climatiques en France vont profondément évoluer au cours du XXIème siècle. (…) Par leur forte densité bâtie et de population, les villes sont particulièrement vulnérables à ces épisodes extrêmes intensifiés par la surchauffe urbaine  », écrit l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) dans son document « Rafraîchir les villes », publié en juin 2021.

Ressenti

« La surchauffe urbaine est un phénomène propre aux milieux urbains qui exprime à la fois l’effet d’Ilot de Chaleur Urbain (ICU) et le ressenti thermique des citadins dans les espaces extérieurs. Le phénomène d’ICU mesure l’écart de température entre les sites urbains et les zones rurales environnantes », ajoutait l’Agence de la transition écologique dans son avis d’expert.

10 degrés d’écart

Selon un document du CEREMA (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement), l’écart observé entre Paris et les zones rurales lors de la canicule de 2003 était de 10 degrés. L’ADEME souligne que les activités dites anthropiques, comme la climatisation et la circulation automobile, « réchauffent l’air ambiant et la chaleur emmagasinée la journée par les bâtiments et les infrastructures urbaines est restituée la nuit ».

Trois types de solutions
L’ADEME rappelle que les solutions de rafraîchissement urbain peuvent être classées en trois types : les solutions vertes, grises et douces, selon la classification de l’Agence européenne de l’environnement en 2013. L’ADEME précise que «  ces solutions contribuent à l’adaptation au changement climatique et peuvent, pour certaines, également participer à son atténuation en apportant des co-bénéfices environnementaux et également sanitaires et économiques ».

Les solutions vertes

Il s’agit des parcs, des arbres, des pelouses et prairies, des toitures végétalisées, des façades végétalisées, des plans d’eau et des rivières et des ouvrages paysagers de gestion des eaux pluviales. Selon l’agence, les arbres « permettent localement le rafraîchissement le plus important (jusqu’à 2 ou 3°C) ». Elle ajoute que plus les parcs sont grands et arborés plus ils apportent de fraîcheur. Cela peut aller jusqu’à 6 ou 7°C.

Les solutions grises

Elles rassemblent « les dispositifs urbains liés aux infrastructures urbaines et éléments techniques » : les fontaines et jets d’eau, l’arrosage de l’espace urbain, les structures d’ombrage, les panneaux solaires, les revêtements à albédo élevé (avec un fort pouvoir réfléchissant), les revêtements drainants, les solutions reposant sur des matériaux à changement de phase ou sur les matériaux de l’enveloppe des bâtiments (isolation et inertie thermique).

Les solutions douces

Elles « consistent à agir sur les usages et pratiques de la ville, à l’échelle individuelle comme à l’échelle collective.
Trois types d’action ont été étudiés : la réduction des impacts du trafic routier, la limitation de l’usage de la climatisation et l’adaptation individuelle et sociétale aux fortes chaleurs
 ».
Pour refroidir l’intérieur, les climatiseurs rejettent de la chaleur, intensifiant l’effet d’ICU. L’augmentation de la température de l’air extérieur peut alors varier de +0,2 à + 2,5°C.

Guides et aides

Il existe déjà un certain nombre de guides et d’aides à la décision pour les collectivités, accessibles depuis la librairie en ligne de l’ADEME (librairie.ademe.fr) : notamment « Aménager avec la nature en ville » (2018) ; « Végétaliser, agir pour le rafraîchissement urbain » (2020), « L’arbre en milieu urbain, outil Arboclimat et outil SESAME (2020) et « Diagnostic de la surchauffe urbaine : recueil des méthodes et des applications territoriales » (2017).

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Sébastien Guiné