Médicaments : vers des ruptures de stock ?


Economie


27 juin 2022

L’industrie pharmaceutique n’est pas encore en mesure de suivre le rythme de production

Quand le mieux est l’ennemi du bien : alors que la Commission européenne a prévu de nouvelles réglementations sur les dispositifs médicaux afin d’assurer davantage de sécurité pour les malades, les ministres de la Santé se sont réunis au Luxembourg pour évaluer les conséquences de ces nouveaux textes. Et c’est plutôt inquiétant : les spécialistes s’accordent pour dire que les laboratoires de certification ne sont pas assez « calibrés » pour mener leurs travaux dans les temps, soit avant 2024.

Ils sont en effet en mesure de traiter environ 7 à 8 000 produits par an alors que dans un monde idéal ils devraient en étudier 20 000 pour être raccord. Les ministres s’inquiètent donc de possibles pénuries sur divers produits et médicaments pourtant vendus depuis longtemps…

Augmenter et renforcer les exigences de certification sont en soit une bonne chose. A condition que l’industrie pharmaceutique soient en mesure de suivre le rythme, ce qui n’est pas le cas à l’évidence. Les spécialistes estiment que 30% des produits pourraient disparaître, au moins pour un temps, des catalogues. Une catastrophe annoncée ?

De récents « problèmes » ont montré toute l’importance des certifications pour éviter des « cas indésirables » et des effets secondaires néfastes. Mais à vouloir être par trop maximalistes, on risque bien un jour de mourir en bonne santé ou… par manque de molécules…

L’ANSM regroupe sur son site les médicaments d’intérêt thérapeutique majeur faisant l’objet de difficultés d’approvisionnement et pour lesquels il n’y a pas ou pas suffisamment d’alternative thérapeutique disponible sur le marché français. L’action de l’agence est centrée sur la gestion des ruptures de stock et sur les risques de rupture des médicaments essentiels. Ces risques de rupture ou les ruptures avérées sont déclarés à l’ANSM par les laboratoires pharmaceutiques, qui sont responsables de la disponibilité des médicaments qu’ils commercialisent en France.


Jean-Michel Chevalier