30 juin 2022
Les CAF ont donc créé un réseau de contrôleurs experts chargés de détecter les fraudes
Confrontées à des escroqueries de plus en plus nombreuses et inventives, les Caisses d’Allocations Familiales renforcent leur chasse aux arnaques qui ne sont plus seulement le fait de petits malins adeptes des fausses déclarations pour toucher des aides, mais aussi du crime organisé qui s’ingénie à pomper dans cette tirelire.
Ainsi le journal Le Figaro (22/06) affirme que des réseaux européens n’ont pas « hésité à payer de petites cotisations à l’URSSAF pour faire croire à une activité professionnelle en France, en réalité fictive, afin de toucher des aides sociales, bien réelles ». D’autres pirates utilisent des méthodes plus classiques comme le « hameçonnage » et la récupération d’identifiants d’allocataires pour percevoir des allocations à la place des vrais « titulaires » sur un autre compte bancaire spécialement ouvert.
Les CAF ont donc créé un réseau de trente contrôleurs experts chargés de détecter les fraudes pour empêcher le versement d’allocations indues. L’an passé, six cents escroqueries à la fausse activité ont été déjouées, pour un montant moyen de 12 000 euros par dossier. Pour les faux comptes bancaires, 700 000 euros ont été non-versés annonce la caisse nationale.
Ces résultats ne tombent pas du ciel : l’an passé, plus de 35 millions de contrôles ont été réalisés de manière automatisée par les CAF qui ont recoupé les fichiers de Pôle Emploi, du fisc et de la Sécu sans que les allocataires soient prévenus. Près de 4,1 million de contrôles « sur pièces » ont également été réalisés. Au total, 43 208 fraudes ont été détectées, pour un montant de 309 millions d’euros. La caisse nationale estime cependant le montant réel des détournements à 2,8 milliards.
Dans tous les cas, les fraudeurs ont du rembourser les trop-perçus. 26 117 ont écopé d’une amende d’un montant moyen de 688 euros et 2 357 ont fait l’objet de poursuites pénales.
Jean-Michel Chevalier