UPE06 : Pierre Ippolito veut être le président de l’apaisement et du rassemblement


Economie


1er juillet 2022

Élu en mars pour succéder à Philippe Renaudi, le nouveau président de l’union patronale des Alpes-Maritimes débute officiellement son mandat vendredi 1er juillet.

Pierre Ippolito, 34 ans, souhaite être le président "de l’apaisement, de l’ouverture, du dynamisme et dans un but de fédérer tous les entrepreneurs et tout le monde économique des Alpes-Maritimes". Il n’a pas oublié "les tensions sur les sensibilités politiques à la suite des dernières élections" et souligne qu’il est important d’avoir "un pilier qui soit neutre". "Je me ferai fort de représenter la neutralité", a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse organisée au Casino Terrazur de Cagnes-sur-Mer où s’est déroulée la soirée de passation avec Philippe Renaudi, mercredi 29 juin.

"L’une de nos missions, c’est de fédérer en notre sein : la CPME, le MEDEF, et tous les entrepreneurs sous la même bannière. Dans un second temps, c’est aussi de faire en sorte que toutes les sensibilités politiques de notre territoire puissent se retrouver sur les sujets économiques avec l’UPE. Même quand on a des désaccords, on doit se retrouver sur un intérêt, l’intérêt de l’entreprise", a relevé Pierre Ippolito, s’exprimant avec beaucoup de clarté et d’assurance. Le directeur général du Groupe Ippolito (automobile, industriel, tourisme et immobilier) a choisi de mettre en avant quatre thématiques : la gouvernance de l’UPE06, l’image de l’entreprise, la valorisation du travail et les services apportés aux adhérents et aux territoires. Pour la gouvernance, il souhaite "simplifier et permettre l’ouverture de l’UPE". "Cela va avec une modification statutaire sur laquelle je m’engage, avant fin décembre. Il n’y a pas une entreprise stable qui fait de la croissance sans une gouvernance forte. C’est la même chose dans notre organisation syndicale : il faut qu’on ait une gouvernance forte pour gagner en légitimité et en représentativité".

#Rassembler, #fédérer, #apaiser et apporter un vent de fraicheur, tel est mon engagement pour ce mandat à la présidence de l’@UPE_06.
Merci à @PRenaudi pour son investissement au cours des 6 dernières années. pic.twitter.com/dZW7moYxZx

— Pierre IPPOLITO (@PierreIppolito) June 29, 2022

"Problématique cruciale"

Pierre Ippolito ©S.G

Au sujet de la deuxième thématique, l’image de l’entreprise, "l’idée est de revaloriser l’entreprise et le dirigeant d’entreprise qui est souvent décrié. Et là, on a besoin d’un relais médiatique pour pouvoir parler des sujets positifs que les entreprises de nos territoires portent. Dans cette thématique, il y aura toute la partie RSE, notamment à travers la transition énergétique. Je pense que c’est le sujet d’actualité. YvonGrosso (président de l’UPE de 2010 à 2016, ndlr) avait déjà lancé la démarche RSE au sein de l’UPE avec la Chambre de commerce il y a une dizaine d’années, sur un volet plutôt sociétal et bien-être. Je voudrai réactiver ce volet RSE avec le spectre de la transition énergétique. Cela devient une problématique cruciale de fourniture d’énergie et de prix. Enfin, on va continuer à faire de nombreux événements. Il faut ouvrir les entreprises. Je veux réorganiser le festival du film d’entreprise, initié sous la précédente mandature, en le développant et en lui donnant un second souffle".

Pour ce qui est de la valorisation du travail, sa troisième thématique, mise à mal selon lui dans la société actuelle, Pierre Ippolito entend améliorer d’abord "les relations avec le monde éducatif". "On ne changera pas l’Éducation nationale", prévient-il, "mais je pense que l’on peut s’engager sur les stages en entreprise au collège. Je vis très mal le fait qu’aujourd’hui on ne trouve un stage que si ses parents connaissent quelqu’un. C’est le contraire de l’égalité. Il faut également travailler sur le sujet de l’emploi et de la formation. Aujourd’hui, il n’y a quasiment plus de restaurants ouverts sept jours sur sept et il y a des entreprises qui ferment parce qu’elles ne trouvent plus de main d’œuvre".

Nouveaux services

"La quatrième grande thématique, ce sont tous les services que l’on va apporter à nos adhérents et aux territoires. On est une organisation syndicale mais aussi une association de droit privé et donc libre de développer de nouveaux services, ce qui est compliqué pour la Chambre de commerce qui est une institution publique, sous tutelle du préfet de région". Il a évoqué la volonté de créer un fonds d’investissement territorial et solidaire, afin de soutenir les entreprises et l’emploi dans les Alpes-Maritimes. "Ce fonds serait abondé par les entreprises du territoire, éventuellement les entrepreneurs, et les collectivités. J’aimerais être à quatre ou cinq millions d’euros à lever la première année, ce qui nous permettrait de faire une dizaine d’opérations". Il souhaite également créer "une foncière solidaire et territoriale" pour répondre à la problématique du foncier sur le territoire. Elle serait "pilotée par les entreprises pour faire l’acquisition de commerces et avoir des loyers encadrés pour les commerçants". Au-delà de ces quatre thématiques, Pierre Ippolito a également cité comme chantiers importants à ses yeux : l’international, la jeunesse, le tourisme, le numérique et la santé du dirigeant d’entreprise, "sujet majeur souvent mis sous le tapis".

Philippe Renaudi et "les 10 plaies d’Égypte"


Philippe Renaudi, président de la CCI Région Sud depuis quelques mois, a rappelé que ses deux mandats à l’UPE06 avaient été marqués par des crises
successives.
"J’ai eu les 10 plaies d’Égypte. Je suis arrivé le 1er juillet 2016 et le 14 juillet il y a eu l’attentat de la Promenade des Anglais. Je suis revenu de Corse parce qu’on était convoqué avec les ministres à une table ronde gigantesque à la préfecture. Cela a démarré très fort. Je vous passe les Gilets jaunes, le Covid, les tempêtes… Maintenant, on a la sécheresse. C’était lourd. Je n’ai eu que des crises", a-t-il développé. Cela ne l’a pas empêché de mener de nombreuses actions et de réussir à tripler les fonds propres du syndicat. Ce qui permettra à Pierre Ippolito de mener à bien ses actions.
"Il y a des moments dans la vie où il faut économiser et des moments où il faut dépenser", a confié Philippe Renaudi avant de lancer : "Il faut qu’il se serve de cet argent. Je pense qu’il faut vraiment taper dans la caisse ! ". "Je suis ravi que Pierre prenne la suite", a encore déclaré le désormais ancien président de l’UPE06. "Je pense que j’ai fait progresser l’UPE mais il va la faire progresser bien plus. Et pourtant Yvon (Grosso) avait déjà fait un sacré boulot. Il avait restructuré complètement l’UPE, qui s’était un peu endormie".

Deux priorités pour le MEDEF : transition énergétique et formation

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Philippe Renaudi, Patrick Martin, Pierre Ippolito ©S.G

Après avoir salué le travail de Philippe Renaudi et souhaité beaucoup de réussite à Pierre Ippolito, Patrick Martin a eu quelques mots au sujet du MEDEF au niveau national. "On veut se développer car on veut être influent, pour bien défendre les entreprises", a commencé le président délégué du MEDEF, organisation patronale qui regroupe 190 000 entreprises. "On veut couvrir tous les champs : la construction, l’industrie, les services, le commerce. Dans nos Medef territoriaux, on a un nombre d’adhérents qui augmente en moyenne de 10 % par an". Il a ensuite confié que l’organisation était actuellement focalisée sur deux sujets principaux. "Le premier, c’est la transition énergétique et environnementale, qui est un sujet dont tout le monde parle, mais souvent de manière un peu passionnelle et irrationnelle. On a fait faire une étude sur ce que cela va coûter pour atteindre la neutralité carbone. Et on veut atteindre la neutralité carbone, qu’il n’y ait pas de confusion. Cela va coûter 35 milliards d’euros d’investissement de plus pour les entreprises françaises, chaque année, jusqu’en 2050. Jusqu’ici on investit à peu près 350 milliards. Il va falloir financer ces 35 milliards de plus. Est-ce que c’est le consommateur final qui va supporter ça ? Est-ce que cela va se traduire par un surcroît de dette publique alors qu’on est à un niveau abyssal ? Est-ce que cela va être imputé sur les marges des entreprises ? Au moins, on a posé le problème".
L’autre sujet de préoccupation est celui des compétences et de la formation. "On vit une situation aberrante avec un taux de chômage qui a baissé mais qui reste à un niveau significatif, de 7,1%, et 400 000 à 500 000 emplois non pourvus dans les entreprises. Toutes nos entreprises, quel que soit le secteur d’activité, ont des problèmes de recrutement. On travaille d’arrache-pied sur la formation professionnelle".
Patrick Martin a également indiqué que la période actuelle était "extrêmement perturbée", avec un Covid toujours présent, la guerre en Ukraine et la situation politique en France après les élections législatives qui peut faire craindre de l’immobilisme de la part de l’État à un moment charnière où des décisions doivent être prises.

Le bureau UPE06 2022-2025

- Trésorier : Guillaume Cibelly
- Trésorière adjointe : Isabelle Willm
- Secrétaire général : Thomas Collet
- Secrétaire générale adjointe : Lydie Bremond

- Vice-président Commerce Syndicats : Gérard Molines
- Vice-président Commerce Adhérents directs : Christophe Tripodi
- Vice-présidente Service syndicats : Christine Welter
- Vice-président Service Adhérents directs : Jean-François Puissegur
- Vice-président Industrie Syndicats : Patrick Moulard
- Vice-président Industrie Adhérents directs : Marcel Ragni

- Conseillers du président :
Frédéric Bossard (Sophia Antipolis/Numérique),
Anny Courtade (Bassin cannois),
Léonard Cox (International),
Fabien Giausseran (Bassin grassois),
Adina Grigoriu (Spécialiste financement),
Laurent Lachkar (Associations/Clubs, jeunesse),
Cédric Messina (Relations institutionnelles) et
Claire Peradotto (Force de propositions).

Les membres du nouveau Bureau de l’UPE06 ©S.G


Sébastien Guiné