Pour cet hiver, il faut vite réapprendre à tricoter...


Economie


26 août 2022

L’edito hebdo de Jean-Michel Chevalier pour un regard éclairé sur la semaine écoulée

De tous temps, la géographie et la politique ont formé un mélange détonnant et hautement inflammable. Ceux qui, à Yalta, bâtirent la nouvelle organisation du monde après la seconde guerre mondiale ont oublié cette vérité en traçant des frontières qui séparent des peuples et des systèmes au risque de créer de nouveaux conflits dans le futur.

Le futur, c’est peut-être maintenant...
On le voit bien avec Taïwan, île confetti (de 23 millions d’habitants tout de même) qui semble narguer Pékin puisqu’elle se situe à 200 kilomètres seulement de la Chine continentale. Et aussi avec l’enclave de
Kaliningrad, coincée entre la Pologne et la Lituanie, libérée de l’occupation allemande par l’armée soviétique en avril 1945, et qui est depuis utilisée comme porte avion par notre bon ami Vladimir Poutine. Il y accumule des armes pointées vers l’Occident, en particulier sur Paris, Londres et Berlin.
Dans ces zones en surchauffe, où les deux blocs se toisent à fleurets encore mouchetés, le moindre incident, la plus petite incompréhension peut tourner à la catastrophe. Il n’est donc guère rassurant de constater que des avions de chasse chinois "manœuvrent" dans le ciel taïwanais au mépris des règles internationales, ou que des avions russes se permettent de violer régulièrement les espaces aériens danois, finlandais et autres.

Il faut aux états-majors des pays "survolés" des nerfs d’acier pour ne pas répondre à d’aussi grossières et dangereuses provocations. Idem pour les missiles balistiques tirés par l’inénarrable Kim-Jong Un au dessus de l’archipel du Japon. Pour l’instant, tout va encore bien, mais jusqu’à quand ?
Poutine a annoncé il y a quelques jours avoir déployé des missiles "hypersoniques" à Kaliningrad. Il les qualifie "d’invincibles", nouvelle rodomondade dont personne n’est pressé de vérifier la véracité...
Peut-on espérer un retour de la raison chez certains dirigeants du monde qui appartiennent désormais tous à des générations n’ayant pas connu la guerre ? Est-ce trop demander ? Pourvu que leur folie et leur volonté de puissance ne les conduise pas à écrire un nouveau chapitre du livre de Garcia Marquez "Chronique d’une mort annoncée" !

On ne remerciera jamais assez Vladimir Poutine.

Si, si ! Non pour avoir envahi un pays libre et indépendant, non pour massacrer des innocents avec des bombardements sur des gares, des hôpitaux, des écoles ou des immeubles civils, mais pour nous permettre de devenir - enfin ! - un peu plus vertueux : grâce à lui, nos voisins allemands vont limiter à 19 degrés les thermomètres dans les bâtiments publics, les Français vont éteindre les enseignes lumineuses la nuit et fermer la porte des magasins s’il y a du chauffage, et Boris Johnson, sur le départ, devra attendre les "heures creuses" pour laver le linge de son parti qu’il a largement contribué à salir.
Sans "l’aide" de Moscou, on en serait encore à l’époque du gaspillage dans cette Europe qui s’auto félicite perpétuellement de sa transition énergétique.
Alors merci qui ? Merci Vladimir...


Jean-Michel Chevalier