Gros problèmes cherchent petites solutions


Economie


1er septembre 2022

En nous annonçant la fin de l’opulence et de l’insouciance, Emmanuel Macron ne nous a pas promis du sang - ce qu’à Dieu ne plaise ! - mais assurément des larmes. La fin de la période de l’argent "magique" arrive alors que la guerre s’enlise en Ukraine avec les conséquences économiques que l’on imagine avant même de les avoir déjà rencontrées. Si le président a dramatisé (à souhait ou à outrance, à chacun de choisir) son discours de rentrée, c’est pour préparer psychologiquement le pays à des lendemains qui seront forcément difficiles. La guerre ne va pas s’arrêter de sitôt et nous la paierons aussi au prix fort, comme les Russes.
Avant de s’adresser pour sa rentrée aux ministres et au pays, Macron avait peut-être relu une ancienne intervention d’Helmut Kohl qui disait qu’une "nation industrielle n’est pas un parc de loisirs où les retraités sont de plus en plus jeunes, les étudiants de plus en plus âgés, les horaires de travail de plus en plus réduits et les congés de plus en plus longs". Le chancelier allemand aurait pu aussi ajouter dans sa liste l’explosion des prix de l’énergie et l’inflation, l’endettement catastrophique du pays et, comme Jacques Chirac, "la
maison qui brûle
".
Rien, vraiment rien pour remonter le moral des Français alors qu’il nous faudra beaucoup d’énergie et de courage pour affronter les prochains mois sinon les prochaines années. Pour nous consoler et sourire (un peu), rappelons-nous ce que disait ce bon Henri Queuille, ancien ministre radical-socialiste et ancien président du Conseil : "Il n’y a pas de problème si complexe qu’une absence de
solution ne finisse par régler
".

Sanna Marin, vous connaissez ?
Poutine, oui. C’est la Première ministre de Finlande qui fait front à un voisin puissant et un peu trop... envahissant. Figurez-vous que cette jeune femme de 34 ans a passé cet été une soirée entre amis dans un appartement d’Helsinki. Un convive a fait un film dans lequel on la voit danser (on n’a pas idée quand même !) dont les images ont opportunément fuité dans la presse. Scandale au royaume des aurores boréales. La Première ministre a été obligée de s’excuser publiquement et s’est volontairement soumise à un test de dépistage de drogues.
Ce n’est pas en France, où l’on aime la gaudriole et la tête de veau, que cela arriverait. Un pays qui a vu un président faire du scooter nuitamment, un ministre de la santé démissionner en pleine épidémie de Covid, et j’en passe. On aurait même tendance à trouver que c’est normal et plutôt sain de décompresser un tantinet lorsque l’on a autant de responsabilités sur les épaules. à écouter certaines déclarations d’un personnel politique sûrement resté trop longtemps sans chapeau sous le soleil, nous serions aussi en droit de leur réclamer de temps à autre de souffler dans le ballon non ?


Jean-Michel Chevalier