1er septembre 2022
Les inspecteurs AIEA sont attendus sur place ce jeudi pour une évaluation de la situation
Poker menteur et dangereux. Depuis que des obus tombent sur la centrale nucléaire de Zaporijjia en Ukraine, l’Europe se met à redouter un nouveau Tchernobyl. Même si Moscou dément être à l’origine des derniers tirs qui ont détruit des bâtiments sur le site, les regards accusateurs se portent sur la Russie qui a investi les lieux et accuse les Ukrainiens d’en être à l’origine.
Ce week-end, l’opérateur ukrainien Energoatom a mis en garde : selon lui, Zaporijjia fonctionne avec des risques de fuites radioactives. « L’infrastructure de la centrale a été endommagée et il existe des risques de fuite d’hydrogène et de pulvérisation de substances radioactives », assure t-il, dénonçant « un risque d’incendie élevé ».
Les quinze réacteurs, qui constituent la plus puissante centrale européenne, ont été investis par les troupes russes début mars. Depuis, ils se trouvent près de la ligne de front dans le Sud de l’Ukraine.
La semaine passée, entre jeudi et vendredi, à la suite de nouveaux bombardements, Zaporijjia a été « totalement déconnectée » du réseau électrique ukrainien avant d’être finalement rebranchée. Selon l’opérateur, depuis samedi, la centrale « fonctionne avec le risque de violer les normes de sécurité en matière de radiations et d’incendie ». Un jeu dangereux…
L’ONU appelle à cesser toute activité militaire aux alentours de la centrale et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) considère qu’il y a un « risque très réel de catastrophe nucléaire ».
Ses inspecteurs sont attendus sur place ce jeudi 1er septembre pour une évaluation de la situation mais il semble que leur arrivée soit saluée par des tirs de mortiers et de roquettes.
La mairie de Zaporijjia distribue des comprimés d’iode aux habitants dans un rayon de 50 km autour de la centrale. Elle précise qu’anomalie n’a été détectée pour l’instant. Pourvu que ça dure...
Jean-Michel Chevalier